Qui est Saint-Germain?
Saint Germain L’Auxerois
Saint Patron de l’Église Saint Germain, à Pantin
est fêté le 30 juillet.
Au Vème siècle, l’Empire romain luit de ses derniers feux en Occident.
Les évêques sont les ultimes représentants de l’ordre et de la civilisation. Par une ironie de l’histoire, celui qui nous intéresse aujourd’hui portait
le nom que les Romains avaient donné aux conquérants barbares d’Outre-Rhin : « Germanus », Germain. Nous connaissons les péripéties de son existence grâce
à la biographie, rédigée par un certain Constance. Encore faut-il s’en méfier, car cette « Vita » ignore la chronologie et fait la part trop belle aux
anecdotes pieuses et au merveilleux.
Germain naît à Auxerre,d’une famille de l’aristocratie gallo-romaine. Il fait des études en Gaule, puis à Rome.
Juriste et orateur, fonctionnaire impérial,
il sera « forcé et contraint » par les Auxerrois à devenir leur évêque en 418. Germain cesse tout commerce avec sa femme, donne tous ses biens aux pauvres
et entame une vie de pénitence, portant cilice et dormant sur un lit de cendres.
On raconte qu’il ne buvait un peu de vin qu’à Pâques et à Noël. Quand
il ne jeûnait pas, il se contentait ordinairement d’un pain d’orge qu’il cuisait lui-même…
Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, l’hérésie pélagienne, qui prétend que l’homme peut gagner son salut dans la grâce, fait des ravages. Le pape Célestin
Ier décide alors d’y envoyer Germain d’Auxerre et Loup de Troyes pour rétablir l’orthodoxie. Les deux évêques s’embarquent à la fin de l’hiver 429. Ils
essuient une tempête : à la manière du Christ, Germain gourmande l’océan et verse un peu d’huile sur les flots en furie qui se calment aussitôt. Le saint
et son compagnon n’auront guère plus de mal à vaincre les pélagiens. Mais Germain ne se contentera pas de joutes oratoires. Il baptise l’armée bretonne,
l’accompagne dans une campagne contre les Saxons et les Pictes, et lui assure ainsi la victoire.
C’est au cours de ce voyage que, passant par Nanterre, les deux évêques furent accueillis par toute la population,
et que Germain remarqua la jeune Geneviève, comme on le rapporte dans la vie de celle-ci (Sainte Geneviève deviendra la patronne de Paris).
De retour à Auxerre, notre évêque constate que ses ouailles sont accablées d’impôts. Il se rend à Arles afin de plaider leur cause devant le préfet des
Gaules, avec « pour trésor le Christ qu’il portait en son cœur ». Ayant obtenu satisfaction, Germain pèlerin infatigable, doit retourner en Grande-Bretagne,
où les pélagiens relèvent la tête. Après les avoir définitivement vaincus, il passe en Armorique – notre Bretagne actuelle – où il arrête une invasion
des Alains, alliés du général romain Aetius. Germain repart aussitôt pour Ravenne, comme ambassadeur des Armoricains auprès de l’empereur. Les démons eux-mêmes
sont épuisés par une telle ardeur. A Milan,un possédé lui lance : « Germain, pourquoi donc nous poursuivre en Italie ? Repose-toi, pour nous donner un
peu de repos ».
A Ravenne, l’illustre prélat est reçu avec tous les honneurs par le jeune Valentinien III et par sa mère Galla Placidia. L’Impératrice
lui offre un plat d’argent garni de mets raffinés. Germain distribue la nourriture et vend le plat pour les pauvres. Puis il adresse à Galla Placidia un
pain d’orge sur une écuelle de bois.
Alors qu’il est encore à Ravenne, Germain voit en songe le Seigneur qui lui annonce sa mort prochaine. Le saint tombe en effet malade, et rend son âme à
Dieu, le 31juillet 448. Son corps sera accompagné à Auxerre par un immense cortège. La reine Clotilde, épouse de Clovis, professera pour le grand évêque
une dévotion qui deviendra traditionnelle dans notre monarchie. C’est pourquoi saint Germain est le patron de la paroisse du Louvre, et des églises de
SaintGermain-en-Laye et de Fontainebleau, résidences royales.
Une strophe composée en son honneur au IXème siècle, n’osa-t-elle pas dire que « depuis
les apôtres, nul ne fut plus grand que lui » ?
Saint-Germain, une légende
ON L’INVOQUE POUR SE RÉVEILLER DE BONNE HEURE.
Pourquoi l’invoque-t-on ? Pour se réveiller de bonne heure. On raconte que dans un village de son diocèse, tous les coqs, à la suite d’un maléfice, devinrent
aphones. Et donc plus de réveil ! Saint Germain apporta des grains bénis sur lesquels il avait prononcé une prière. Après les avoir mangés, les coqs retrouvèrent
leur voix.
L’Origine du mot »Pantin »
Les Celtes apparaissent 7 ou 800 ans avant Jésus-Christ.
Des armes et des outils en bronze ont été trouvés à La Villette, des objets en bronze filigranés or à Pantin. (« L’Ami de Tous », Mai 1946, Robert Collot,
architecte municipal, conférence du 21 février 1946).
Autres précisions : « Le nom n’apparaît pas officiellement dans l’histoire avant l’année 1067.
A cette date, un acte signé de Joscelin (archidiacre de Notre-Dame)
et accordant un aleu (bail) au Monastère de Saint-Martin des Champs porte l’orthographe « Pentini ». Mais dans les bulles des papes Urbain II (1097), Calixte
II (1119), Innocent II (1142), Eugène III ( 1147), la forme devient « Penthinum ». Cependant en 1150, Thibaud, évêque de Paris, écrit « Pentin ». Puis
« Penthin » apparaît dans un bail de 1549, et finalement, le 18 septembre 1622, on trouve pour la première fois « Pantin » sous la plume du curé Jacques
Tillegroy qui enregistre le mariage de deux de ses paroissiens.
Quel est donc l’origine du nom « Pantin » ? D’après monsieur de Valois,Pantin devrait
dériver de « pente ». Mais dans son ouvrage « Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris », le docte abbé Lebeuf, se cantonnant dans « Penthinum
» écrivait : « Penth » est peut-être une de ces racines celtiques dont nous avons perdu la signification ». De son côté, Fernand Bournon, l’éminent archiviste
paléographe, prétendait que chercher à Pentin un rapport d’analogie avec le mot pente serait une solution presque enfantine. Bref malgré les jongleurs en qui n’acceptent que de savantes étymologies, la solution « pente » me paraît plus raisonnable, le premier embryon de village s’étant installé
sur le chemin qui « montait » vers Romainville ».
L’Histoire de l’Eglise jusqu’au XVI è siècle
[*]au IIIe siècle de notre ère, car c’est de cette époque que date la construction de la grande route Lutèce-Trèves, via Reims, tracée par l’empereur Julien. Cette voie qui deviendra, au fil des siècles, la route de Germanie, puis la route d’Allemagne, autrement dit le vieil itinéraire des invasions, suivait une ligne droite qui correspond, de nos jours, à la rue Saint-Martin, au faubourg Saint-Martin, à la rue de Meaux et à notre actuelle avenue Jean Lolive.
Cette voie marque la naissance réelle de Pantin puisque c’est à cette époque que remonte la création d’un embryon de village. Peu à peu, les habitants du plateau s’enhardissent, désertent les hauteurs et viennent construire leurs huttes en bordure d’un chemin pierre, greffé sur la route de Trêves (Allemagne occidentale), en un point qui correspond à peu près à l’actuelle place de l’Eglise. Combien étaient-ils ces Pantinois encore anonymes ? Deux ou trois dizaines tout au plus, encore que certains affirment que la ferme du Rouvray, construite sur l’emplacement d’une vieille forêt de chênes « rouvres » date déjà de cette période. Difficile, là encore, d’être tout à fait précis sur ces temps reculés où des paysans descendus du plateau défrichent pentes et plaines, s’attaquent aux marécages alimentés par de multiples cours d’eau et tracent même des chemins pour aller jusque chez leurs voisins de Baubigny et de Drancy.
A n’en pas douter ces Pantinois sans nom ont des activités religieuses païennes et s’adonnent au culte des divinités gauloises ou celtes.
[*]Jusqu’au jour où saint Germain, l’évêque d’Auxerre, entreprend de créer les premières paroisses chrétiennes dans une région où le christianisme pénètre avec beaucoup de lenteur. Au Ve siècle cet infatigable pèlerin traversa un jour le village en allant de Sens à Paris et c’est à cette occasion que les laboureurs et les vignerons de la plaine placeront leurs autels sous sa protection. On en veut pour preuve que trois des principales églises du nord-est de Paris (
Pantin, Romainville,et Drancy) sont dédiées à saint Germain. Le premier édifice religieux d’un Pantin, qui n’existe pas encore officiellement, ressemble davantage à un oratoire édifié sur une légère eminence, chapelle tout à fait rudimentaire construite à l’aide de pierres tirées de la colline voisine. Le chemin qui traversait la route de Trêves prit une forme incurvée pour accueillir la première des églises pantinoises qui, au fil du temps, allait devenir un des hauts lieux de la vie collective du village.
A quelques pas de cette rustique maison du culte coulait et bruissait un ruisseau dont les eaux se perdaient ensuite dans les marais.
[*]En 840), l’édifice est détruit par les barbares et ses ruines resteront enfouies sous la végétation jusqu’aux premières heures du second millénaire.
[*]Vers 850, Charles le Chauve commence le remembrement du Domaine de son grand-père Charlemagne que les pillages ont morcelé.
[*]Le troisième de nos rois capétiens, Henri Ier, dit « l’Oiseleur » (1031-1060) témoin impuissant des grands événements qui bouleversent l’Europe à cette époque, passait le plus clair de son temps à bâtir des couvents. La dynastie, qui devait tout aux prêtres, leur marquait ainsi son attachement.
L’abbaye de Saint-Martin-des-Champs, à Paris
C’est dans ces conditions que naît, ou plutôt que renaît, le monastère de Saint-Martin-desChamps, impressionnante forteresse carrée, entourée de solides murailles et hérissée de grosses tours d’angle dont l’une, la tour Vert-Bois, abritait la prison. Véritable cité dans la ville, le monastère édifié au débouché du pont fortifié du Châtelet, comportait des magasins d’approvisionnement, des moulins, des cuisines, des écuries et des étables. C’est aussi un lieu de refuge pour les laboureurs, leurs familles, leurs troupeaux et leurs biens qui, lorsque survient un danger, viennent s’abriter dans les logettes que le seigneur abbé et sa soixantaine de moines mettent à leur disposition.
Ce détour par l’une des plus puissantes communautés religieuses du début du XIe siècle n’a rien d’incongru car son histoire est intimement liée à celle de Pantin.
[*]C’est en 1060, que le roi Henri 1er donne des terres situées à « Penthium » au monastère de Saint-Martin des Champs.
les rois et les seigneurs se montrent favorablement disposés à l’égard des gens d’église. C’est ainsi que la plupart des villages qui naissent, à cette époque, aux portes de la capitale deviennent des fiefs ecclésiastiques placés sous l’autorité exclusive du prieur du monastère. Pantin où, après les années sombres des invasions, s’est reconstituée une petite communauté rurale, n’échappe pas à la règle commune. [*]En 1067, probablement au mois de mai, sous le règne de Philippe Ier (le fils du rénovateur de Saint-Martin-des-Champs),
et l’archidiacre de Notre-Dame, un certain Josselin (ou Joscelin) accorde au prieuré un alleu (bail) sur le fief de « Pentini ».
[*]Au 11 ièm siècle une chapelle fut créer sous lacollégiale de Saint-Martin-des-Champs. Acte de naissance confirmé vingt-neuf ans plus tard lorsque le pape Urbain II, un Français né en Champagne, place le prieuré sous la protection du Saint-Siège et lui assure la possession de-la paroisse de Pantin, soudainement appelée « Penthinum ».
Dans une seconde bulle papale, celle de Calixte II, qui confirme à son tour les biens du monastère.
[*]Pendant les XII et XIIIème siècles, les religieux de
Saint Martin des Champs agrandissent leur domaine à
Pantin soit par des donations, soit par des achats de
terre. Pantin, comme de nombreux villages, devient fief
ecclésiastique.
Pantin, étroitement dépendant du prieuré de Saint-Martin qui possédait des terres dans une bonne douzaine d’autres villages.
A l’inverse, il existe aussi quelques propriétaires « étrangers » sur le domaine mais tous sont également d’origine ecclésiastique, en particulier l’abbaye de Saint-Denis, le prieuré de Saint-Eloi et le chapitre de Notre-Dame.
[*]Les faveurs de Philippe Ier vont toutefois aux religieux de Saint-Martin auxquels il fournit même une colonie de serfs pour intensifier l’assèchement et la mise en valeur de ces terrains prometteurs de richesses, mais qui n’étaient pour l’heure que les « marais de Pantin ».
[*]Au XIVème siècle, les paroissiens, souffrant de l’exiguïté de la chapelle, décident de l’agrandir. Avec les aides que leur procure le prieur de Saint-Martin-des-Champs,
ils édifient une église au même emplacement. Tout en conservant le cimetière primitif qui entourait la chapelle, ils construisent une maison presbytérale
accolée à l’église sur la face nord et comportant un grand corps de logis destiné aux demeures du curé et du vicaire. Puis ils complètent ce presbytère
par une cour, une grange, une écurie, une remise et un jardin avec puits, qui descend jusqu’à la route. Un peu plus tard, ils bâtissent contre la face
nord, pour le maître d’école, une habitation devant laquelle ils aménageront une cour, des lieux annexes et un petit jardin dont l’extrémité épousera le
coude du chemin de Romainville.
Au-dessus et à côté de la porte d’entrée de l’église, ils dressent un clocher d’une hauteur de 11 toises (21, 44 mètres) auquel ils donnent une base carrée
de 17 pieds (5, 53 mètres) de côté, et d’une épaisseur de 2 pieds et un quart (0, 75 mètre). Enfin, à l’intérieur de l’église et en avant du chœur, ils
réservent de part et d’autre de celui-ci une place pour l’établissement d’une chapelle. Celle de gauche sera du titre de la Sainte-Vierge. Son fondateur,
Maître Adam-le-Riche, marchand-bourgeois de Paris, demeure « en son ostel » de Pantin. Il faudra attendre un certain temps pour installer la chapelle
de droite qui sera dite de Saint-Roch et derrière laquelle se trouve une petite sacristie. La totalité des dits église, cimetière, maisons, cours, jardins
et dépendances représente une superficie d’un arpent, 54 perches carrées et un tiers de perche, soit 62 ares 77.
Il y a dans l’église une chapelle au titre de Notre-Dame attestée en 1150, à la présentation alternative de l’évêque de Paris et du Prieur de Saint-Martin
des Champs.
[*]En 1197-1198, le prieur de Saint-Martin-des-Champs Robert accorde aux villageois une charte de franchise, en exemptant de toute imposition les terres précédemment
données à
champart.
[*]En 1411, le village est mis à sac par les
Armagnacs,
lors de la
guerre de Cent Ans
et.
Cet appauvrissement du village décide l’abbaye de
Saint Martin à louer à bail en 1499 les deux fiefs de
Pantin et du Rouvray à un laïc puis en 1563 à vendre la
seigneurie de Pantin pour sauvegarder celle du
Rouvray.
[*]en 1499, le fief de Pantin est loué par le prieuré au contrôleur du
grenier à sel de
Melun.[/list]
Histoire de l’Eglise à partir du XVII è siècle
- En 1632, Messire Guillaume de Carrelu, arrivant du diocèse de Chartres, succède à l’abbé de Villequay comme curé de Saint-Germain de Pantin. En prenant
possession de l’église paroissiale, il est fort contrarié de la trouver dans un état de grande vétusté. Il s’en entretient avec ses paroissiens, en attirant
leur attention sur le danger que présente cet état de choses. Mais les Pantinois ne semblent pas disposés à entreprendre à leurs frais les réparations
qui paraissent nécessaires. - Tant et si bien que le procureur du roi, alerté, rend, en 1649, une ordonnance déclarant que le bâtiment est dans un état
tel que « les habitants ne pouvaient plus assister au Service Divin ».En vertu de cette ordonnance, des experts sont commis. Après avoir procédé à un examen minutieux en présence du curé et des marguilliers, ils rédigent le
7 octobre de cette année 1649, un procès-verbal mentionnant toutes les parties de l’église constatées par eux comme « fort corrompues » notamment « la
charpente du comble », « toutes les fermes et les chevrons », « les contrepiliers », « le mur du bas-côté de l’église vers le cimetière » etc… Ils se déclarent
d’avis « qu’il n’y avait aucune sûreté dans la dite église par les défauts susdits ». Et ils jugent qu’il est urgent d’abattre cet ensemble qui menace
ruine, « pour construire de neuf une autre église au même lieu afin que les habitants, paroissiens ou autres, puissent suîr la Sainte Messe ou assister
au Divin Service avec toute assurance ». - Le procès-verbal des experts produit sur les villageois de Pantin le même effet que celui d’une douche supérieurement glacée. Certes, ils sont parfaitement
convaincus qu’il n’y a plus de sécurité dans leur église ; mais ils ne tiennent pas du tout à construire du neuf à leurs frais, et cela d’autant plus que
les gens du hameau du Pré-Saint-Gervais, qui cherchent déjà depuis un certain temps à obtenir officiellement l’indépendance de leur chapelle vis-à-vis
de la cure de Pantin, tentent de se dérober devant le partage des dépenses qu’entraînerait la reconstruction envisagée. D’autre part, les marchands-bourgeois
de Paris, qui possèdent une maison de campagne ou un ostel dans la bonne cité de Pantin, se font quelque peu tirer l’oreille pour apporter leur contribution. - Guillaume de Carrelu et son vicaire Nicolas Feranel ont beau multiplier les démarches auprès de leurs paroissiens pour qu’ils consentent à prospecter leur
modeste bas de laine à l’appel de la raison, rien n’y fait, et pendant treize années, les Pantinois s’entêtent à refuser d’entreprendre quoi que ce soit.
Il convient de remarquer à leur décharge qu’il s’agit là d’un travail qui coûtera très cher.Or, au Moyen-Age, les « décimateurs » et les titulaires de cure prenaient à leur charge l’entretien et la réparation des églises, mais après la décadence
féodale, lorsque les communautés d’habitants eurent leurs ressources propres, le clergé avait demandé que fût mise à leur charge une partie de l’entretien
des édifices religieux. Comme suite à ce vœu, un Concile tenu à Rouen, en 1335, décida que les décimateurs paieraient seulement les réparations du chœur
et que les paroissiens entretiendraient la nef, celle-ci étant d’ailleurs utilisée bien souvent par eux à d’autres fins que les cérémonies du culte. Pour
le clocher, deux cas devaient être considérés. Si le clocher s’élevait sur le chœur, sa réfection incombait au décimateur. Au contraire si, comme à Pantin,
il était placé au-devant de la nef, au-dessus et à côté de la porte principale, c’était aux habitants de le prendre en charge. - L’abbé Jean-Baptiste Amadour de Richelieu, prieur de Saint-Martin, finit par perdre patience. Le 30 avril 1662, en accord avec Guillaume de Carrelu, il
adresse aux villageois de Pantin la proposition suivante : « le clocher sera conservé tel quel parce qu’il paraît pouvoir encore durer sans danger pendant
quelque temps ; limitons-nous donc au chœur que je promets de faire réparer, et à la nef dont vous supporterez les frais de construction ». Cette offre,
conforme aux décisions du Concile, est acceptée. - Le dimanche 28 février 1663, la cloche retentit, appelant les habitants à une assemblée paroissiale. Ils étaient convoqués par Guillaume de Carrelu, prêtre-curé
; Philibert Millecent, tabellion ; Claude Cottin, marguillier en charge ; Ivan Cotteux, second marguillier, « lesquels marguilliers avaient apporté toute
diligence requise et nécessaire à faire publier au prosne de la grand-messe paroissiale dudit Pantin et aux lieux circumvoisins comme Aubervilliers, La-Villette,
Saint-Lazare et Bagnolet, l’appel à l’adjudication pour, au dit lieu de Pantin, les ouvrages de maçonnerie, charpenterie, couvertures, et généralement
toutes les réparations nécessaires qui sont à faire à la dite église ». - A l’accoutumée, l’assemblée a lieu devant l’église. Les habitants n’ayant trouvé personne pour présenter une enchère supérieure aux propositions de Michel
Bernoin et Guillaume Huby, maistres-maçons, demeurant à Paris, le premier rue Sainte-Anne, paroisse de Saint-Roch, le deuxième rue du Mail, paroisse Saint-Eustache,
les dits maistres-maçons sont déclarés adjudicataires. - Église Saint-Germain-l’Auxerrois* (MH) 1664, remaniée 18ème et 19ème : nef voûtée en berceau et séparée des bas-côtés
par des arcades plein cintre reposant sur des pilastres doriques ; la croisée du transept et les croisillons sont voûtés d’arêtes ; chœur à chevet plat,
tour carrée 18ème appuyée de contreforts et coiffée d’un toit en forme de pyramide quadrangulaire. - Le cahier des charges de cette adjudication comportait l’énumération des travaux. Il prévoyait notamment que « les gros murs devront être bâtis sur terre
ferme en moislon des carrières de Paris, chaux et sable jusqu’à 6 pieds de haut, et le surplus jusqu’à 27 pieds de hauteur en moislon, plâtre cuit, et
avec les cailloux qui se trouveront dans les démolitions ; les piliers devront être en pierre de taille ; le chœur croisé et la nef devront être ornés
de pilastres et de corniches d’architecture dorique ; la voûte devra avoir des sculptures à la façon et fabrique de Notre-Dame des Anges ; les murs du
côté du cimetière, qui sont les plus exposés au soleil, devront faire l’objet d’attentions particulières ; la porte et l’entrée devront être refaites ;
le presbytère devra être allongé et appuyé au mur de l’église, qui servira de pignon ; une petite sacristie devra répondre à celle qui sera construite
à la Chapelle de la Sainte-Vierge ».Le montant total de l’adjudication s’élevait à 12 500 livres. C’est un architecte du nom de Villedoc qui avait établi le plan de la nouvelle nef. D’autre
part, l’engagement des entrepreneurs précisait que le contretable du maître-autel serait réalisé suivant le modèle de l’église Saint-Honoré de Paris, avec
toutefois l’emploi de plâtre au lieu de marbre pour les figures. Enfin, on recrépirait ou renduirait simplement les parties du clocher pour lesquelles
cette opération serait jugée absolument nécessaire.Aux termes du contrat passé avec les maistres-maçons Bernoin et Huby, les travaux de reconstruction de l’église devaient être terminés pour le commencement
de l’année 1664. Or c’est seulement au mois de juin de cette année 1664 qu’ils commencèrent. -
« L’an de grâce mille six cent soixante et quatre, vingt-troisième jour de juin, du règne de Louis XIV et d’Alexandre VII, pape, la première pierre fondamentale
a esté posée par Messire Pierre Forceval, conseiller du roy en ses conseils et Maistre des requêtes de son hostel ; pour lors Curé de Pantin, Messire Guillaume
de Carrelu,et Messire Nicolas Feranel, Vicaire ».Mais si la question : exécution des travaux, est importante, la question des paiements ne l’est pas moins. Seuls, les paroissiens se laissèrent toucher
par les menaces et réglèrent leur part contributive. Le prieur de Saint-Martin et messire Guillaume de Carrelu faisaient la sourde oreille pour payer la
leur. Les habitants de la paroisse de Pantin adressèrent alors, le 20 septembre 1664, une longue requête au lieutenant civil de la prévôté de Paris. - Or Jean-Baptiste Amadour de Richelieu était mort à la fin de 1662. Son successeur, Emmanuel-Joseph de Vignerot du Plessis, comte de Richelieu, qui avait
maintenu les offres de Jean-Baptiste Amadour, était un grand voyageur. Aussi lorsque, à la suite de la requête des paroissiens de Pantin, un huissier se
rendit à Saint-Martin des Champs pour sommer le prieur et le curé de comparaître au Châtelet le premier jour plaidoyable par-devant le prévôt de Paris
ou son lieutenant, l’abbé n’était pas là pour le recevoir. Il était à Venise où il mourut au cours de l’année 1665. - Alors l’affaire se compliqua du fait que Pierre VI, de Godefroy de Beauvilliers, qui remplaça le comte de Richelieu à la tête du prieuré de Saint-Martin,
refusa énergiquement d’honorer la dette de son prédécesseur. Une procédure s’engagea, qui devait durer 25 ans.C’est le 4 mai 1689 que les habitants de Pantin, représentés par leur marguillier, Michel Cottin, obtinrent du Châtelet une sentence de condamnation établissant
que l’abbé Emmanuel-Joseph de Vignerot du Plessis, comte de Richelieu, devait une somme de 2000 livres. Ce fut le curateur de la succession du noble Abbé
qui remboursa. - En 1735, Messire Nicolas-Jean de Langle, Curé de Pantin, redoutant que le clocher de l’église qui menace ruine ne vienne à s’écrouler sur les fidèles convoque,
comme à l’ordinaire à son de cloche, une assemblée paroissiale. La sécurité exige que des mesures soient prises immédiatement. Le clocher est donc abattu - en 1736 et refait l’année suivante avec le portail par Joachim Beausire, maître maçon, demeurant rue Barre-du-Pecq à Paris. La note était lourde, et il
fallut toute l’activité du curé, messire de Langle, pour faire payer les paroissiens et tout particulièrement les gens du Pré.
Messire Feranel meurt en 1666 ; il a secondé Guillaume de Carrelu pendant 25 ans. C’est son remplaçant comme vicaire, Messire Taboul, qui vit l’achèvement
de la reconstruction de l’église, le 31 octobre 1666. Ce n’est qu’en 1790, que
Le Pré-Saint-Gervais sera érigé en commune indépendante. - En 1824 est décidée la construction d’un mur de
terrasse et d’un perron devant l’église par récupération de pierres à plâtre de l’ancien cimetière (paiement des travaux en 1826). En 1825, on procède
à l’installation de deux cloches neuves, oeuvres d’Osmond Dubois, en remplacement de l’ancienne cassée depuis la Révolution, avec reprise de charpente.En 1844-45, le mur de terrasse entourant l’église est reconstruit en pierre de meulière cimentée avec chaux et sable. En 1860, la toiture jugée trop lourde
(le clocher menace de tomber) est refaite : ardoises d’Ange format anglais, sapin. L’édifice est surélevé sur une terrasse à laquelle on accède par un
perron droit de plusieurs marches. Il a été construit en moellons de calcaire assisés, hourdés avec un mortier de terre. La façade principale est divisée
par des contreforts, en trois travées : à droite, le clocher reconstruit au 18e siècle (tour carrée épaulée de contreforts), au centre, le porche d’entrée,
surmonté par un fronton triangulaire (1826). Les façades latérales sont rythmées de grandes baies en plein cintre. Construite selon un plan en croix latine,
elle se compose d’une nef principale avec bas-côtés qui se terminent par une chapelle de chaque côté. La nef voûtée en berceau est séparée des bas-côtés
par des arcades en plein cintre reposant sur des pilastres doriques. La croisée du transept et les croisillons sont couverts de voutes d’arêtes ; le choeur
est à chevet plat. - les vitraux de l’Eglise
Ils sont du XIXème siècle et ils reflètent bien les préoccupations de ce temps-là en art figuratif pour honorer Saint Germain et les Évangélistes,
deux seulement d’ailleurs dans l’état actuel des vitraux puisque sur les fenêtres de la façade Nord, les vitraux en l’honneur de Marie et des deux autres évangélistes
ont été détruits du fait du bombardement de La Courneuve pendant la guerre 1914-1918. Ils ont été remplacés par les verres colorés que nous avons maintenant
et qui ont bien besoin, eux aussi, d’être nettoyés et restaurés.
Même le vitrail de Jacques Le Chevalier inspiré par les travaux du Concile Vatican Il
sur » l’Église, lumière des peuples « , a subi bien des dommages et demande qu’on y fasse attention.
Monsieur Florent Chaboissier, maître-verrier
(extraits de l’Ami de Pantin)
Les siècles passent et le temps fait son oeuvre
Nous sommes à l’aube du XXIème siècle. Les églises sont devenues propriétés des communes (1905 : loi de
séparation de l’Église et de l’État).
l’église est scandée de travaux incessants de consolidation et réparation. Menacée dans le cadre de la rénovation
urbaine après la Seconde Guerre mondiale, elle présente des risques d’affaissement importants au cours des années 1970 (fragilité des matériaux, manque
de fondation pour certaines parties de l’édifice, instabilité du sous-sol de gypse et de sable).
L’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments
historiques en novembre 1977 puis son classement en janvier 1978, la sauvent de la démolition. Des travaux de consolidation ont lieu en 1990-93 : injection
de béton et pose de micro-pieux.
Fissurée de toute part, l’église menace ruine. L’instabilité du sous-sol en est la cause principale. Sa démolition,
au profit d’une construction neuve, est sérieusement envisagée en 1976 ; le 26 octobre de cette année, suite à une réunion en mairie le 21, le Conseil
Curial donne son « accord pour accepter l’examen plus approfondi de la solution radicale qui consiste en la reconstruction d’une église nouvelle, en remplacement
de l’actuelle ».
En janvier 1978, dans « L’Ami de Pantin » n° 39, des principes sont posés par la « Commission église » :
« …il est déjà possible d’esquisser certaines conséquences :
(1) L’église devrait être reconstruite sur son emplacement actuel.
(2) Tout doit être fait pour sauver d’une manière ou de l’autre, le clocher qui a sonné les joies, les peines, les espoirs de combien de générations ?
lesquelles nous ont fait ce que nous sommes, par leur travail, leur obstination, leur solidarité.
(3) Enfin, c’est une église qui doit être reconstruite, et non une chapelle de secours !
Certes, il faut profiter de cette opération « douloureuse » pour que cette nouvelle église réponde aux besoins de la Communauté d’aujourd’hui et de demain…
mais il faut aussi qu’elle soit, dans la cité signe de continuité, de progrès et d’espérance ».
Mais l’église Saint-Germain est « inscrite à l’inventaire » le 21 novembre 1977 et « classée » en totalité le 23 janvier 1978. Les architectes des bâtiments
de France, Mr Donzet puis Mr Bonnard, et la commune décident alors de consolider le sous-sol par injection de béton et pose de micro-pieux. L’église
continuant de glisser, des reprises seront effectuées lors de la reconstruction de la Chapelle des jeunes. Les appareils de chauffage, maintenant noyés
dans le béton, sont remplacés par un tapis chauffant électrique.
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