Le syndicat d’urgentistes que présidait François Braun, l’actuel ministre de la Santé, va recenser les « morts inattendues » aux
Samu-Urgences de France lance, à partir de jeudi, un décompte des personnes décédées aux urgences faute de moyens hospitaliers. LP/Philippe de Poulpiquet© PHILIPPE DE POULPIQUETurgences hospitalières. L’opération commence à partir de jeudi 1er décembre. Il s’agit de protester contre le maintien de lits fermés. « Avec la fermeture de très nombreux lits dans nos établissements », la capacité des services hospitaliers « est exsangue », s’alarme dans un communiqué Samu-Urgences de France (SUdF), présidé par François Braun entre 2014 et sa nomination au ministère de la Santé en juillet. Ce syndicat a lancé en 2018 un « No bed challenge », dénombrant chaque matin le nombre de malades ayant passé la nuit sur un brancard aux urgences. Mais ce décompte « n’émeut plus personne », regrette le nouveau président du SUdF, Marc Noizet, alors que « la mortalité des patients séjournant dans nos couloirs est multipliée par trois ». Alerter « avant que ça n’explose » C’est pourquoi l’organisation a décidé de lancer un nouveau recueil, le « No dead challenge », à partir du 1er décembre. « A l’image d’un calendrier, nous allons recenser tous les jours, dans toutes les structures d’urgences, les morts inattendues », précise le Dr Noizet, qui parle d’un « calendrier de l’avant »… Le but est d’alerter « avant que ça n’explose ». Accès filtré, majoration des heures de nuit, recours aux infirmiers libéraux : la plupart des mesures de la « mission flash » sur les urgences hospitalières, mises en œuvre durant l’été, ont reçu un satisfecit de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) en début de semaine. Mais « malgré l’espoir suscité » par cette mission, « la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire », accuse Samu-Urgences de France. Le syndicat espère que son comptage constituera un « nouvel indicateur de dangerosité » permettant « une prise de conscience de la nécessité d’une action profonde », afin de « rétablir des conditions de soins décentes et sécuritaires ».