M.S., Carole Sterlé
Les manifestants se sont rassemblés devant le siège de PSAn avenue de la Grande Armée | LP/Carole Sterlé
Les syndicats du constructeur ont appelé les salariés à manifester devant le siège parisien, alors que le gouvernement présente aujourd’hui son plan de soutien à l’automobile.
Ces rendez-vous sont capitaux pour le secteur automobile français, commotionné par les plans de PSA, et aussi pour le gouvernement qui doit gérer cette bombe sociale, amorcée par un groupe automobile exsangue profondément ancré dans l’imaginaire des Français.
Suivez les temps forts de ces annonces :
11 h 10. Rendez-vous le 4 septembre. «Les salariés ont marqué un point, en faisant reculer la direction, on a gagné du temps sur cette machine infernale à licencier, moralement ça nous renforce et c’est une bonne chose, estime Jean- Pierre Mercier, élu central Cgt sous un tonnerre d’applaudissements. On a la gnaque! On va défendre notre emploi comme on défendrait notre famille parce que c’est notre seule richesse!» Rendez vous est pris pour la rentrée, le 4 septembre.
10 h 55. Soutien psychologique. La CFTC a demandé la création d’une cellule de soutien psychologique. 10 h 50. Un expert nommé. «Montebourg est en menteur, propose des mesures bidon et Varin, un vendeur de rêves», lâche Tanja Sussest, représentante du Sia, à la sortie du CCE. Les élus ont obtenu la nomination d’un expert, qui débutera sa mission le 27 août. Il n’a qu’un rôle consultatif mais permet de gagner du temps.
10 h 45. Pour Chatel, «il y a dix sites automobiles en trop en Europe.» Le député UMP et ancien secrétaire d’Etat à l’Industrie, Luc Chatel, prône sur Europe 1 un «pacte automobile» en matière de compétitivité, soulignant la concurrence mondiale exacerbée dans ce domaine. Un tel «pacte automobile» doit s’articuler notamment autour de l’idée que «l’automobile soit le premier secteur à signer des accords de compétitivité. Il faut travailler davantage, il faut plus de souplesse dans le droit du travail», a-t-il souligné. Mais pour Luc Chatel, il faut aussi «mettre en place une TVA emploi. Il faut faire baisser les coûts de production. Une TVA emploi, c’est moins de charges sociales de manière à ce que les usines soient de nouveau compétitives». «Il faut dire la vérité aux Français. (En Europe), il y a une dizaine de sites industriels automobile en trop, en surcapacité (…) Si nous ne voulons pas qu’il y ait un nouvel Aulnay derrière, il faut prendre des mesures radicales en matière de compétitivité», a-t-il plaidé. 10 h 40. «On n’est pas des boucs émissaires». Eric, 41 ans, dont 20 à PSA, est parti de Valenciennes à 5 heures pour rejoindre la manif : «Monsieur Varin gagne 9000 euros par jour, il faut le dire. Si on veut faire des économies, on peut commencer par là». En Attendant la sortie des élus du cce, les délégués prennent la parole. «ça fait chaud au cœur de voir autant de mobilisation, tout le monde est affecté par les suppressions d’emplois. On n’est pas des boucs émissaires, on est là pour défendre nos emplois, non à la fermeture d’aulnay», s’exclame un représentant Cfdt.
10 h 30. Objectif atteint. Ca y est enfin les manifestants d’Aulnay ont atteint leur objectif: ils sont devant le siège et scandent le fameux slogan « tous ensemble… ». Dans la foule on aperçoit des délégations d’autres entreprises telles que Sanofi
10 h 25. En route vers le siège. Les manifestants descendent l’avenue de la Grande Armée. Ils retrouvent d’autres délégations venues de Mulhouse, Valenciennes, Caen, Rennes…
10h11. Les manifestants sortent du RER sur la place Charles-de-Gaulle. Les slogans s’enchaînent dans un énorme brouhaha. L’objectif des manifestants est de rejoindre la manifestation qui se déroule devant le siège de PSA. «De l’argent il y en a dans les caisses de PSA», lancent-ils. «On espère retarder le plan social, mais je ne sais pas si ça va marcher», dit Rémi, 31 ans, avouant que depuis un an, tous les matins il se lève avec la hantise de son avenir professsionnel en tête.
(LP/CAROLE STERLE) 10 heures. PSA : Borloo préconise de faire appel à la «solidarité». Invité de France 2, le président du groupe centriste (UDI) à l’Assemblée nationale préconise que la «solidarité finance la formation professionnelle et l’activité partielle» dans le secteur automobile. Jean-Louis Borloo préconise aussi une baisse du coût du travail, en soulignant qu’une petite voiture fabriquée en dehors de l’Hexagone coûte «500 à 600 euros» de moins qu’en France. Il relève que l’expert du gouvernement a noté «30% d’écart avec l’Allemagne» du fait du «temps de travail et des charges sociales».Enfin, l’ancien ministre critique la méthode du gouvernement «qui consiste, dans un bureau tout seul, à inventer un plan pour une industrie qui représente 10% de l’activité économique du pays sans avoir vu toutes les parties prenantes, toutes les incidences». «Cela me paraît enfantin», tâcle-t-il.
9h56. «PSA assassin, Varin démission, aucune usine ne doit fermer», scandent les manifestants. Lors d’un changement de train à la station parisienne Châtelet, lessalariés en colère distribuent des tracts aux usagers et expriment leur amertume et incompréhension. «Qu’on nous explique comment une boite reverse une participation et un intéressement aux salariés et trois mois après annonce que tout va mal», lance Julien de Marne-la-Vallée, qui travaille depuis 18 ans chez PSA où il est conducteur d’installation. Selon leurs revenus, les employés auraient reçu, selon lui, entre 300 et 400 euros d’intéressement et 70 à 100 euros de participation.
9h45. Le gouvernement «joue son rôle» selon Philippe Varin. Interrogé lors d’une conférence d’analystes sur les critiques du gouvernement, qui a jugé le plan de PSA «en l’état inacceptable», le président du directoire de PSA Peugeot Citroën estime que «le gouvernement joue son rôle et s’assure que nous respectons nos engagements». «Ce n’est pas du tout surprenant de voir le monde politique s’impliquer», fait valoir Philippe Varin face à l’étonnement d’analystes anglo-saxons. Le président du directoire met cela sur le compte des différences de culture selon les pays. Il se dit par ailleurs «confiant» de pouvoir mener ses projets à terme. «Il y a un processus que nous avons lancé et il nous faut suivre ce processus très précisément» avec les représentants des salariés, explique Philippe Varin.
9h30. Les salariés de PSA convergent vers le siège parisien, où un comité central d’entreprise a été convoqué, qui doit détailler le projet de réduction d’effectifs du constructeur. Tendue sur la façade de verre, une banderole proclame : «Non à la fermeture de PSA Aulnay», tandis qu’un camion diffuse de la musique. Les salariés sont encore peu nombreux, mais la CGT attend «au moins un millier» de personnes venues notamment des sites Aulnay et de Rennes.Lors du CCE, la CGT et les autres syndicats devraient refuser de rendre un avis sur le plan de suppressions de postes et demander la nomination d’un expert-comptable. «C’est vrai que les résultats sont négatifs mais est-ce que les mesures annoncées par PSA ne sont pas disproportionnées par rapport aux résultats?», déclare Franck Don (CFTC). Selon lui, «l’expertise indépendante que nous allons demander apportera les réponses».
9h06. Bourse: PSA Peugeot Citroën en forte hausse. Le titre du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën grimpe en tête du CAC 40, malgré sa perte semestrielle et après les premières informations du plan de soutien au secteur du gouvernement. A 9h06, la valeur prend 1,62% à 6,34 euros, ralentissant nettement après avoir débuté la séance en hausse de plus de 4%. 9 heures. Les ouvriers de l’usine PSA d’Aulnay en route pour Paris. Alors que doit débuter un Comité central d’entreprise qui doit détailler le projet de réduction d’effectifs du constructeur, des ouvriers de l’usine d’Aulnay ont pris place dans des bus affrétés par la mairie pour rejoindre la gare RER de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Direction : le siège parisien du groupe, où la CGT et les autres syndicats ont appelé à manifester. Parmi eux, certains n’ont jamais manifesté, comme Halima, 43 ans, douze ans chez PSA dont dix en interim. «Mes camarades se sont battus pour moi depuis un an. La moindre des choses c’est que je sois là. Je suis perdue (par le plan), je ne sais pas ce que je vais devenir…», explique cette mère célibataire de trois enfants qui habite Sevran.
(LP/CAROLE STERLE)
(LP/CAROLE STERLE)
8h40. PSA : Le Roux (PS) dénonce le bilan du précédent gouvernement. Les critiques des membres de l’opposition à l’encontre du gouvernement sur le dossier de PSA «visent surtout à cacher leur bilan», estime sur i>TELE le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux. «Quand on a été dans un gouvernement où les ministres de l’Industrie ont quand même montré une impuissance (…) Il y avait une impuissance qui était marquée (..) On est dans la critique d’un ministre, on essaye d’en prendre un, celui qui est aujourd’hui au front», dit-il, au sujet du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. «Ce que nous mettons en cause le plus, c’est la façon dont nous n’avons pas su être aux côtés de l’entreprise dans les moments qui étaient les moments de début de ces difficultés», relève-t-il encore. 8h20. Plan auto: crédits d’investissement pour les sous-traitants. Dans le cadre de son plan d’aide à la filière automobile, le gouvernement annonce que la banque des PME Oseo devrait mobiliser 150 millions d’euros pour «soutenir la trésorerie» des sous-traitants, et ces derniers pourront «solliciter plus de 450 millions d’euros de financement dédiés à la modernisation des sites et l’investissement industriel». Enfin les PME sous-traitantes «stratégiques» profiteront de 260 millions d’euros de crédit disponible immédiatement pour leur développement auprès du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, qui sera prolongé. 8h20. Plan auto: crédits d’investissement pour l’innovation. Dans le cadre de son plan d’aide à la filière automobile, le gouvernement annonce «réorienter» 350 millions d’euros de crédits pour aider les constructeurs à innover. Les 350 millions d’euros proviendront du «programme d’investissements d’avenir» et seront déployés «en lien avec les pôles de compétitivité, la banque publique d’investissement, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne». Le crédit d’impôt recherche «sera pérennisé et mieux rendu accessible aux PME», et un «institut de recherche technologique dédié à l’automobile sera lancé avant fin 2012», ajoute le gouvernement dans un communiqué.
8h15. PSA : «Ce n’est pas aux salariés de payer la note», selon la CGT. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT chez PSA Peugeot Citroën réagit à la publication des résultats du groupe au premier semestre 2012, qui sont en forte baisse. «Il faut voir ce que PSA a fait de l’argent gagné en 2011 et s’il devait y avoir des mesures de prises, ce n’est pas aux salariés du groupe de payer la note», estime le représentant syndical, qui ajoute : «Nous avons des actionnaires multi-millionnaires alors que PSA a déjà supprimé 20.000 emplois en France ces six dernières années. C’est aux actionnaires de se serrer la ceinture». VIDEO. La colère des salariés d’Aulnay à l’annonce du plan de PSA
7h31. PSA chiffre à 1,5 milliard d’euros ses mesures d’économies d’ici 2015. Dans un communique, PSA Peugeot Citroën chiffre à 1,5 milliard d’euros l’impact des mesures qu’il va appliquer d’ici 2015, ce qui comprend la suppression prévue de 8.000 postes en France et la fermeture d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Cette réorganisation va avoir un impact de 600 millions d’euros, selon un communiqué. A cela s’ajoutent une réduction des coûts de développement (Capex) de 550 millions d’euros, plus une optimisation des coûts de production de 350 millions. PSA, qui brûle actuellement 200 millions d’euros de liquidités par mois, espère réduire par deux ce rythme en 2013.
7h30. PSA annonce une perte nette semestrielle de 819 millions d’euros. Dans un communiqué, le groupe fait savoir qu’il a subi une perte nette de 819 millions d’euros au premier semestre, contre un bénéfice net de 806 millions un an plus tôt, sa branche automobile ayant souffert de la mauvaise tenue des marchés européens. Cette perte est largement supérieure à celle anticipée par les analystes. Le chiffre d’affaires a baissé de 5,1% à 29,6 milliards d’euros. Le résultat opérationnel courant est tout juste à l’équilibre (4 millions contre 1,16 milliard). Sa branche auto, la plus importante, a essuyé une perte opérationnelle courante de 662 millions.
7h30. L’Etat veut mettre «sous surveillance» l’accord libre-échange UE-Corée, signé en octobre 2010. Alors que la Commission européenne assure qu’il a favorisé les exportations dans le secteur automobile, le gouvernement considère qu’il a surtout ouvert la porte de l’Europe aux voitures coréennes très compétitives.
7h29. Plan auto : l’Etat n’achètera que des véhicules «à usage urbain» électriques, selon les documents obtenus par l’AFP.
7h28. Plan auto : le gouvernement gonfle le bonus écologique. Selon l’AFP, le plan de soutien à la filière automobile, qui doit être dévoilé en conseil des ministres ce matin, comprend le réhaussement du bonus écologique à 7.000 euros (contre 5000 actuellement) pour l’achat de véhicules électriques et 4.000 euros pour les véhicules hybrides (contre 2000 actuellement).
6 heures. Les ouvriers d’Aulnay embauchent avant la grève. Comme tous les matins, les bus spéciaux et les voitures particulières affluent de toute l’Ile-de-France sur l’immense parking de l’usine PSA qui emploie 3.300 salariés et dont la fermeture pour 2014 a été annoncée il y a deux semaines. Beaucoup d’ouvriers disent cependant leur intention de se mettre en grève dès 8H30, avant que le groupe automobile ne dévoile le détail de son plan social.
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