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Nicolas Sarkozy au juge Gentil : « Je n’en resterai pas là »

LE MONDE

Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, arrivant au domicile de ce dernier à Paris, le 22 mars.
Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, arrivant au domicile de ce dernier à Paris, le 22 mars. | Reuters/BENOIT TESSIER

 

La scène n’a pas duré bien longtemps. Mais elle est restée gravée dans l’esprit du juge Jean-Michel Gentil. Jeudi 21 mars au soir, dans le secret du cabinet du magistrat, au sous-sol du tribunal de grande instance de Bordeaux, le juge d’instruction et Nicolas Sarkozy se toisent. Une tension incroyable règne. Près de neuf heures déjà que l’ex-chef de l’Etat encaisse humiliation sur humiliation, après avoir été confronté à quatre anciens employés de Liliane Bettencourt.

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Le magistrat mûrissait depuis longtemps, avec ses deux collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, sa décision de convoquer M. Sarkozy pour le confronter aux anciens domestiques, dont certaines déclarations divergent de celles de l’ancien président, notamment sur la fréquence de ses visites au domicile des Bettencourt en 2007. M. Sarkozy est blême. En ce début de soirée, le juge Gentil le prend à part, dans son bureau.

Il lui annonce son intention de modifier son statut de témoin assisté pour le faire passer à celui, beaucoup plus embarrassant pour l’ancien président, de mis en examen, qui signifie qu’il existe contre lui des « indices graves et concordants » d’avoir commis une infraction. Après s’être concerté avec ses deux collègues, le juge lui signifie donc qu’il est poursuivi pour « abus de faiblesse ». Cette incrimination est vécue comme la pire des infamies par l’ancien président, avocat de surcroît.

 

Alors, Nicolas Sarkozy, mâchoires serrées, dénonce d’abord une « injustice », puis a ces mots, beaucoup plus lourds de sens : « Ne vous inquiétez pas, je n’en resterai pas là » Emoi du magistrat, qui interprète cette phrase comme une menace à peine voilée. En cet instant, il se rappelle peut-être le sort subi par ces juges qui ont osé défier M. Sarkozy. Renaud Van Ruymbeke, à qui l’on a infligé des poursuites disciplinaires dans l’affaire Clearstream. Patrick Ramaël, qui connaît le même sort, pour avoir fait du zèle dans ses enquêtes africaines. Ou même l’actuel procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, qui a subi lui aussi, un temps, l’ire de M. Sarkozy, lequel lui adressa même un jour un geste menaçant sans équivoque.

Alors le juge Gentil décide de ne pas laisser ce sérieux accrochage sans suite. Il demande à sa greffière de noter l’incident et de l’inscrire sur le procès-verbal d’audition. Colère de Me Thierry Herzog, l’avocat de M. Sarkozy, qui s’oppose à cette retranscription. Pour ne pas envenimer davantage la situation, M. Gentil y renonce finalement. Me Herzog et son client, furieux, quittent le cabinet du magistrat et filent à Paris. Le juge, lui, part en week-end avec sa femme. Encore choqué par la réaction agressive et menaçante de l’ex-chef de l’Etat… Une attitude dans la droite ligne des attaques très dures menées par les responsables de l’UMP, vendredi 22 mars, et ciblant personnellement le juge Gentil.

Interrogé par Le Monde samedi matin, l’avocat du juge Gentil, Me Rémi Barousse, qui tient à rappeler qu’il est lui-même « ancien magistrat », a dénoncé « les réactions outrancières qui se sont manifestées après la mise examen de M. Sarkozy. Le juge ne fait que son travail, dans le respect de la loi. Il existe des voies de recours pour les mis en examen. J’entends certains responsables politiques dire que M. Gentil porterait atteinte à la République, mais ce sont au contraire ceux qui tiennent ces propos outranciers qui attentent à l’indépendance de la justice et à nos institutions ».

Dans un bref communiqué, la ministre de la justice Christiane Taubira avait de son côté, vendredi, « regrett(é) tous propos qui porteraient atteinte à l’honneur des juges » et assuré les magistrats de son soutien. La garde des sceaux, en déplacement au Sénégal, « rappelle que l’indépendance de l’autorité judiciaire est garantie par la Constitution » et que « les juges d’instruction sont des magistrats du siège qui assurent leur mission en toute indépendance et conformément au droit ».

Lire aussi : Affaire Bettencourt : Taubira monte au créneau pour défendre les magistrats

Les syndicats ont plus vigoureusement réagi, l’Union syndicat des magistrats (USM, majoritaire), juge d’ailleurs la réaction de la ministre «  lapidaire et a minima«  et lui demande d’engager des poursuites contre Henri Guaino, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui avait estimé vendredi sur Europe 1 que la décision « irresponsable » du juge Gentil avait « déshonoré un homme, les institutions, la justice ». « Je conteste la façon dont il fait son travail, a dit le député UMP des Yvelines. Ce serait risible si cela ne salissait pas l’honneur d’un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même. »

Le président de l’USM, sur la même antenne, s’en est ému. « J’ai envie de dire à M. Guaino qu’il déshonore la République et qu’il déshonore les fonctions qu’il occupe de député », a répondu Christophe Régnard, qui entend aussi saisir Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, « parce que les limites ont été franchies ». « Jeter le discrédit sur une décision de justice, c’est juste illégal « , a rappelé le président de l’USM, qui s’étonne que M. Guaino veuille que le juge vienne « expliquer devant les Français » les motifs de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. « C’est amusant, parce que ce sont les mêmes qui n’ont eu de cesse de dénoncer les violations incessantes du secret de l’instruction et viennent aujourd’hui dire que c’est au juge de venir expliquer publiquement ce qu’il y a dans son dossier », a dit Christophe Régnard.

Pour le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), les réactions des ténors de la droite sont « d’une très grande violence et absolument insupportables, ils ont toujours le même mode de défense, dans la continuité des années sarkozystes », a indiqué Françoise Martres, sa présidente. «  Il faut quand même rappeler que l’affaire Bettencourt a été bloquée un certain nombre de mois à Nanterre, par un procureur dont la proximité avec le chef de l’Etat posait question. » Vendredi, à Angers, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a jugé que les attaques de l’UMP contre la justice n’étaient « pas dignes d’hommes et de femmes politiques républicains ».

Lire aussi : Ayrault dénonce à son tour les attaques de l’UMP contre les juges

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EXCLUSIF. Affaire Bettencourt : le juge Gentil auditionné

Le Point.fr-

Le magistrat instructeur de l’affaire Bettencourt a été entendu par la police dans le cadre d’une enquête pour violation du secret de l’instruction.
 
 
 
 
 
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Le juge Gentil instruit l’affaire Bettencourt.©       Abaca

 

Un magistrat auditionné par les policiers avec lesquels il travaille au quotidien. C’est la situation quelque peu surréaliste dans laquelle s’est retrouvé le juge d’instruction Jean-Michel Gentil lorsqu’il a été interrogé, début février, par les policiers de la brigade financière de Bordeaux. Le parquet général de la cour d’appel de Bordeaux avait demandé l’ouverture d’une enquête pour violation du secret de l’instruction, à la suite de la publication des procès-verbaux d’audition de Nicolas Sarkozy par le journal Sud-Ouest, moins de 24 heures après son passage devant le juge. Une fuite d’autant plus mal vécue par le parquet général que celui-ci aurait omis de faire un compte rendu de l’audition de l’ex-président à la chancellerie. Pour ne rien arranger, le ministère de l’Intérieur était, pour sa part, parfaitement briefé par la direction de la police judiciaire.

Nicolas Sarkozy avait été placé sous le statut de témoin assisté en novembre dernier par le juge Jean-Michel Gentil, qui l’avait entendu durant douze heures dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Dans cette affaire, deux autres plaintes ont été déposées pour le même motif. L’une par le photographe François-Marie Banier, dont l’amitié avec François Bettencourt est à l’origine des développements de l’affaire, l’autre par l’ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye.

Le juge Gentil, terreur des cols blancs, s’est expliqué sans difficulté et avec clarté. Il est le premier magistrat à être entendu dans cette affaire. Selon nos informations, un autre magistrat, Gérard Aldigé, procureur adjoint au parquet de Bordeaux, pourrait être prochainement auditionné. On imagine mal cependant l’affaire finir autrement qu’en eau de boudin…

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Ce que le juge est venu chercher chez Sarkozy

ÉLISABETH FLEURY

                     Redevenu un justiciable ordinaire depuis quinze jours, Nicolas Sarkozy s’attendait à être rattrapé par ces dossiers. « Tout ça ne débouchera sur rien », assurait-il récemment à ses proches.

«Le juge Gentil doit avoir de solides billes pour se lancer dans une opération pareille… » Entre stupéfaction et incrédulité, c’est ainsi que réagissait, mardi, un magistrat du parquet de Bordeaux à l’annonce de la triple perquisition du juge Jean-Michel Gentil. Jusqu’alors protégé par son immunité présidentielle, Nicolas Sarkozyest redevenu, depuis quinze jours, un justiciable ordinaire.

            Si son ombre semble planer dans l’affaire Bettencourt, de quoi et sur quelles bases l’ancien chef de l’Etat est-il, au juste, soupçonné?
La piste d’un financement politique illicite
La justice soupçonne Nicolas Sarkozy d’avoir récupéré ou fait récupérer d’importantes sommes d’argent auprès des époux Bettencourt afin de financer sa campagne de 2007. Le financement des campagnes électorales est, en principe, strictement encadré. Les dons de personnes physiques ne peuvent pas dépasser 7500 € par personne et par an, hors période électorale. Ils doivent être inférieurs à 4600 € par an et par personne en période électorale.
En 2007, les dépenses des candidats arrivés au second tour étaient plafonnées à 21,59 M€, dont seulement la moitié remboursable. Les Bettencourt ont-ils mis la main à la poche, au-delà de ces limites légales, pour aider leur favori? C’est l’hypothèse privilégiée par le juge Gentil. « Il doit probablement chercher une comptabilité fictive, sur laquelle seraient mentionnés les versements illicites destinés à la campagne », avance un magistrat bordelais. « Ou peut-être une lettre de remerciement… » Rien de tel ne semble avoir été saisi, pour l’heure, par le juge.
Les visites de Sarkozy au domicile des Bettencourt
Plusieurs employés de la maison Bettencourt ont évoqué, devant le juge Gentil, des visites qu’aurait effectuées Nicolas Sarkozy dans l’hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, ville dont il fut le maire jusqu’en 2002. Certains laissent entendre qu’elles ont pu s’accompagner de discrètes remises de fonds. Dominique Gautier, l’ancien chauffeur des Bettencourt, aurait recueilli les confidences d’une ex-gouvernante des Bettencourt aujourd’hui décédée. Elle aurait évoqué un rendez-vous rapide de Nicolas Sarkozy « pour demander des sous ». L’ancienne infirmière de Liliane Bettencourt, Henriette Youpatchou, s’est souvenue que la mention « M. Nicolas » avait figuré sur le planning de la maison avant l’élection présidentielle. Pascal Bonnefoy, l’ancien majordome, s’est rappelé d’une « visite impromptue » de Nicolas Sarkozy auprès d’André Bettencourt. François-Marie Banier, le confident de la milliardaire, rapporte dans une note que Liliane Bettencourt lui aurait confié : « De Maistre (NDLR : son gestionnaire de fortune) m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. »
Patrice de Maistre et Eric Woerth en eaux troubles
Avant d’être son ministre du Budget, Eric Woerth a été le trésorier de la campagne du candidat Sarkozy. A-t-il récolté, à ce titre, des fonds illicites de la part de Patrice de Maistre? En 2007, deux versements effectués des comptes suisses des Bettencourt le laissent penser. Le premier intervient une semaine après un rendez-vous en Suisse entre de Maistre et le banquier suisse des Bettencourt et deux jours avant une entrevue entre de Maistre et Woerth. Le second a lieu entre les deux tours de la présidentielle. C’est celui-là que semble évoquer François-Marie Banier dans ses notes personnelles
La défense de Sarkozy
En réponse à ces mises en cause qu’il qualifie de « calomnies », Me Thierry Herzog, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat, a transmis il y a quinze jours l’agenda 2007 de son client au juge Gentil. Une seule visite « chez André Bettencourt » y est mentionnée, le 24 février 2007. L’avocat est formel : son client n’a pas eu le temps d’en effectuer d’autres. Hier, il a transmis au juge l’identité des policiers chargés, en 2007, d’accompagner Nicolas Sarkozy dans tous ses déplacements.

                    Le Parisien

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Affaire Bettencourt : la justice s’intéresse de plus en plus à Nicolas Sarkozy

                     Le nom de Nicolas Sarkozy figure dans la procédure judiciaire liée aux affaires Bettencourt, suite à des indices pouvant suggérer un financement illicite de sa campagne présidentielle en 2007. | Lionel Bonaventure

                La justice serait-elle en train de se rapprocher de l’ancien président de la République ? Nicolas Sarkozy est en tout cas au coeur des préoccupations des juges en charge des dossiers Bettencourt : selon le Monde de mercredi, son nom figure dans la procédure judiciaire menée par le juge d’instruction de Bordeaux, des indices pouvant suggérer un financement illicite de sa campagne présidentielle en 2007.


De mystérieux rendez-vous. Selon le quotidien, le juge d’instruction de Bordeaux Jean-Michel Gentil, dans un procès-verbal du 27 février, a versé à la procédure ouverte pour «abus de faiblesse» divers témoignages du personnel des Bettencourt, en ajoutant : «Disons faire le lien avec plusieurs dépositions de témoins faisant état d’une visite de Nicolas Sarkozy au domicile de Liliane Bettencourt pendant la campagne présidentielle de 2007».
Alors que depuis des mois sont révélées des concomitances entre des mouvements de fonds des Bettencourt supervisés par l’ancien gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, et des rendez-vous de celui-ci avec l’ancien trésorier de l’UMP Eric Woerth en pleine campagne électorale de 2007, le Monde publie des extraits des auditions d’EricWoerth chez le juge en février. Ce dernier a été mis en examen les 8 et 9 février, notamment pour «recel». Les explications d’Eric Woerth. A propos d’un premier rendez-vous le 19 janvier 2007 où il rencontre Patrick de Maistre dans un café près du QG de campagne, il est incapable de citer la station de métro, alors «qu’il l’a empruntée tous les matins», ironise le juge. Et il aurait seulement «parlé de la campagne» qui commençait avec Patrick de Maistre.
Une autre fois, le 7 février, Patrick de Maistre était simplement venu évoquer avec Eric Woerth «l’importance du rôle des PME dans l’économie française». Mais pourquoi au café plutôt qu’au QG de campagne, s’étonne le juge : «C’était plus convivial», réplique Eric Woerth.
Que venait faire Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt ? Le Monde détaille aussi, avec des extraits de procès-verbaux, de nombreuses déclarations des membres du personnel des Bettencourt, entendus depuis l’automne, et qui ont attesté de diverses visites de Nicolas Sarkozy, parfois très courtes, début 2007, au domicile des Bettencourt à Neuilly-sur-Seine.
Plusieurs croient savoir qu’il venait chercher de l’argent, ce qui renforce le faisceau de présomptions, mais personne n’est en mesure d’en témoigner directement. Il y a aussi l’annotation du 26 avril 2007 dans le carnet du photographe François-Marie Banier. Ce jour-là, Liliane Bettencourt avait reçu de Suisse, via Patrick de Maistre, 400 000 euros. Selon le carnet de Banier, elle aurait déclaré à ce dernier : «De Maistre m’a dit que Sarkozy m’avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui».
Que répond Nicolas Sarkozy ? Le 3 avril, Nicolas Sarkozy a démenti sur Canal+ tout financement illégal de sa campagne de 2007, admettant avoir pu rencontrer début 2007 André Bettencourt, aujourd’hui décédé, au domicile du couple, mais estimant que cela n’avait rien d’extraordinaire entre deux personnes habitant Neuilly, dont Nicolas Sarkozy a été maire, et de surcroît membres de la même majorité.

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Affaire Bettencourt : Sarkozy envoie son agenda 2007 au juge

                     L’ancien président Nicolas Sarkozy a pris l’initiative de faire adresser une copie de son agenda de 2007 au juge d’instruction en charge de l’affaire Bettencourt pour contester des déclarations de témoins sur ses visites chez l’héritière de l’Oréal. | Fred Dufour

Les rencontres supposées entre les Bettencourt et Nicolas Sarkozy continuent d’occuper l’actualité judiciaire. Cette fois, l’ancien président Nicolas Sarkozy a pris l’initiative de faire adresser une copie de son agenda de 2007 au juge d’instruction en charge de l’affaire Bettencourt, par son avocat, qui conteste des déclarations de témoins sur ses visites chez l’héritière de l’Oréal, révèle dimanche le JDD.


Son avocat, Me Thierry Herzog, a accompagné cet agenda, dont Nicolas Sarkozy a fait placer l’original chez un huissier, d’une lettre de sept pages dans laquelle il entend démontrer que les «prétendus rendez-vous secrets» au domicile des époux Liliane et André Bettencourt n’ont «matériellement pas pu avoir lieu», assure l’hebdomadaire, alors que le juge enquête sur un possible financement illicite de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy.
L’ancienne comptable de la milliardaire évoque une somme de 150 000 euros L’avocat conteste les déclarations de membres du personnel de maison des Bettencourt, ou un écrit du photographe François-Marie Banier, concernant trois rendez-vous, cherchant à démontrer notamment des impossibilités physiques pour Nicolas Sarkozy d’être allé chez les Bettencourt aux dates évoquées, ou dans les conditions évoquées par ces témoins.
«Pour mettre un terme à ces allégations infondées et lever toute incertitude, M. Nicolas Sarkozy m’a chargé de vous adresser des extraits certifiés conformes par un huissier de justice de son agenda pour l’année 2007, afin de permettre la comparaison de son emploi du temps avec les dates des prétendues visites qui lui seraient imputées», écrit l’avocat, cité par le JDD, qui se dit certain que «cette comparaison permettra de démentir formellement la mise en cause dont il n’a cessé de faire l’objet».
Il est peu fréquent qu’une personne publiquement mise en cause dans un dossier prenne une telle initiative. Le nom de Nicolas Sarkozy est évoqué depuis 2010 dans l’affaire Bettencourt, après que l’ancienne comptable de la milliardaire eut affirmé que l’ex-gestionnaire de fortune de cette dernière, Patrice de Maistre, lui avait réclamé, début 2007, 150 000 eurosqu’il disait vouloir remettre à Eric Woerth, ancien ministre et trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Depuis des membres du personnel ont aussi dit l’avoir vu en personne chez les Bettencourt pendant la campagne présidentielle de 2007.

Ce que dirait exactement l’agenda de l’ancien président
Le premier témoignage, celui d’un ancien chauffeur citant une ancienne gouvernante décédée en 2008, permettrait de situer un rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et les Bettencourt entre le 27 mars et le 5 avril, en soirée mais avant 20h15. Me Herzog égrène alors la totalité du programme de Nicolas Sarkozy pendant ces dix jours, estimant que cet emploi du temps permet de «démentir catégoriquement» le témoignage.
Me Herzog relève que l’agenda de Nicolas Sarkozy comporte une «unique visite» chez les Bettencourt, le 24 février 2007 à 12 heures et «pendant environ 20 à 25 minutes». Mais il jette un doute sur deux autres témoins évoquant l’aspect «impromptu» de la visite, estimant en substance qu’un ministre de l’Intérieur, très escorté comme Nicolas Sarkozy à l’époque, ne saurait se déplacer de manière discrète.
Enfin, au sujet d’une «demande d’argent» supposée de Nicolas Sarkozy à Mme Bettencourt qui figure à la date du 26 avril 2007 dans le journal intime de l’ex-ami de Mme Bettencourt, François-Marie Banier, Me Herzog tranche que tout rendez-vous de Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt était «matériellement impossible» ce jour-là. Et comme l’ex-secrétaire des Bettencourt aurait émis l’idée que l’argent a pu être remis le dimanche 29, Me Herzog observe qu’à cette date Nicolas Sarkozy était «suivi par des photographes et des reporters toute la journée».
Il relève enfin que tous les déplacements de Nicolas Sarkozy à cette époque étaient «sous le contrôle des fonctionnaires de police chargés d’assurer sa sécurité», et propose même au juge de fournir leur identité pour pouvoir les entendre.

                    LeParisien.fr avec AFP

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Bettencourt : la juge Prévost-Desprez à son tour mise en examen

                     La juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez a été mise en examen lundi à Bordeaux pour «violation du secret de l’instruction». En cause : des informations parus dans le Monde. | LP/Olivier Lejeune

                Nouvelle mise en examen dans le dossier Bettencourt. Cette fois, il s’agit de la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez. Elle a été mise en examen ce lundi à Bordeaux pour «violation du secret de l’instruction» par le juge Philippe Darphin, a indiqué mardi le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud.                               
«Au terme d’une déposition de témoin assisté reçue» lundi par le juge Darphin, vice-président chargé de l’instruction au TGI de Bordeaux, la vice-présidente au TGI de Nanterre «a reçu notification de sa mise en examen pour violation du secret professionnel à raison d’indices de transmission à des tiers d’informations issues d’une procédure pénale alors pendante devant le tribunal correctionnel de Nanterre dans le cadre de l’affaire Bettencourt», détaille le procureur dans un communiqué. «Il est rappelé que Mme Isabelle Prévost-Desprez bénéficie de la présomption d’innocence», souligne le procureur.
Une perquisition avait été détaillée dans un article du Monde En clair : la juge est suspectée d’avoir transmis des informations à des journalistes du Monde pour un article publié début septembre 2010. Le domicile de la magistrate avait été perquisitionné en début d’année, et des policiers avaient été envoyés dans son bureau de Nanterre au printemps dernier pour mener des investigations sur son ordinateur. Ce dossier fait suite à une plainte de la milliardaire Liliane Bettencourt, aujourd’hui placée sous tutelle, qui avait été irritée qu’une perquisition menée le 1er septembre 2010 à son domicile à la demande d’Isabelle Prévost-Desprez ait été relatée en détail dans le numéro du Monde publié en début d’après-midi le même jour.
La plainte stipulait que l’article décrivait la perquisition «comme si ses auteurs y avaient assisté» et rapportait que l’un des deux journalistes avait précédemment co-écrit un livre avec la juge de Nanterre…

Le procureur Courroye convoqué par le CSM Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, étaitt convoqué mardi à 16 heures par le Conseil supérieur de la magistrature dans le cadre de l’affaire dite des « fadettes ». Une plainte du quotidien Le Monde, déposée en janvier par la société éditrice et deux de ses journalistes, estime notamment que le procureur a commis «une intrusion illégale dans la vie personnelle et professionnelle des journalistes». Le journal assure qu’en septembre 2010, Philippe Courroye a « explicitement demandé » que des investigations soient menées sur les conversations téléphoniques de Gérard Davet et Jacques Follorou, qui enquêtaient alors sur l’affaire Bettencourt.Si la commission des requêtes estime que les faits sont susceptibles de recevoir une qualification disciplinaire, elle renverra l’examen de la plainte au conseil de discipline. Sinon, son rejet ne sera susceptible d’aucun recours. Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), qui soutient la juge Prévost-Desprez sur le plan disciplinaire, a d’ailleurs souligné «que, pour la troisième fois de suite, une procédure visant le procureur Courroye est accompagnée d’une mise en cause d’Isabelle Prévost-Desprez». Dans l’affaire des « fadettes » (factures détaillées), Philippe Courroye, accusé d’avoir tenté de découvrir illégalement les sources des journalistes du Monde, avait été mis en examen en janvier. Ces mises en examen ont été annulées en mars par la cour d’appel de Paris. Le Monde s’est pourvu en cassation.

                    LeParisien.fr  avec AFP

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Urgent.

Affaire Bettencourt : perquisitions au domicile et dans les bureaux de Sarkozy

Avec Rahim Bellem

                     Le bureau de la rue de Miromesnil mis à la disposition de Nicolas Sarkozy et son domicile du XVIe arrondissement de Paris ont été perquisitionnés mardi matin par un juge chargé de l’affaire Bettencourt. | LP/O. CORSAN

                Perquisitions en série pour Nicolas Sarkozy. Le bureau de la rue de Miromesnil (VIIIe) mis à la disposition de l’ancien président et son domicile parisien (XVIe) ont été perquisitionnés mardi matin par un juge chargé de l’affaire Bettencourt, selon des sources concordantes et l’avocatde l’ex-chef de l’Etat.

            Lemonde.fr, qui a révélé ces perquisitions avec France Inter, évoquait également une perquisition au cabinet d’avocats dont Nicolas Sarkozy était un associé.
Une dizaine de policiers de la brigade financière accompagnaient le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil. Ce dernier s’intéresse à un éventuel financement politique illicite de la campagne présidentielle de 2007. Ces opérations ont été menées en l’absence de Nicolas Sarkozy, «parti (lundi) en famille au Canada», a indiqué son avocat, Me Thierry Herzog.
«Des actes inutiles», pour l’avocat de Sarkozy «Ces perquisitions, alors qu’avaient été envoyés à ce magistrat, depuis 15 jours, tous les éléments nécessaires, se révèleront être, ce qu’on peut en attendre, des actes inutiles», selon l’avocat, qui explique avoir envoyé le 15 juin «les extraits certifiés conformes de l’agenda de Nicolas Sarkozy pour l’année 2007». Ces documents démontrent «l’impossibilité absolue de prétendus « rendez-vous secrets » avec Mme Liliane Bettencourt», l’héritière de L’Oréal, selon Me Herzog.
L’avocat explique avoir de nouveau écrit au magistrat ce mardi pour lui donner l’identité des policiers chargés d’assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy «afin qu’ils puissent certifier qu’il n’y a eu qu’un seul rendez-vous le 24 février 2007, à son domicile, avec André Bettencourt», époux défunt de Liliane Bettencourt.
A l’Assemblée nationale, alors que Jean-Marc Ayrault prononçait son discours de politique générale ce mardi après-midi, cette annonce a fait sensation. Si beaucoup de députés UMP ont refusé de s’exprimer sur le sujet, Luc Châtel, l’ancien ministre de l’Education nationale, interrogé sur place par leparisien.fr, estimait qu’il «fallait laisser la justice faire son travail jusqu’au bout». Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, nous a confié s’interroger, et s’étonner, sur «le jour choisi pour ces perquisitions».

                    LeParisien.fr  avec AFP

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