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Désormais en état dit «d’arrêt à froid» (température des cuves maintenue sous 100 degrés Celsius), les six réacteurs du site, dont trois fortement endommagés, ne présentent plus le même caractère de dangerosité que dans les premières semaines suivantle tsunami du 11 mars. Les systèmes de refroidissement en continu ont été rétablis qui ont permis de stopper la fusion du combustible et d’éviter de nouvelles explosions d’hydrogène après celles survenues en mars. Reste que le site est extrêmement et durablement dangereux. Dans le meilleur des cas, le démantèlement prendra quatre décennies, et mobilisera des milliers de personnes, reconnaît le gouvernement.
Des enfants toujours contaminés à 220 km de la centrale
Sur les 22 enfants japonais dont les urines ont été analysées, 14 sont encore contaminés au césium 134 et césium 137, selon le laboratoire pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest (ACRO), un laboratoire français. Les prélèvements ont eu lieu entre décembre 2011 et février 2012. «Ces résultats mettent en évidence une contamination des urines jusqu’à Oshu (province d’Iwaté) située à environ 220 km de la centrale», souligne l’association, un des deux laboratoires indépendants créés en France après la catastrophe de Tchernobyl. «Les valeurs ne sont pas extrêmement élevées comparées à celles que nous avions relevées en Biélorussie mais elles montrent que la contamination s’installe dans le temps», a estimé le président de l’ACRO, David Boilley. Cette persistance de la contamination montre aussi que la contamination des enfants vient de l’alimentation et non du panache.
Des conséquences sanitaires inconnues. Les conditions ont été au départ extrêmement difficiles mais «les choses ont été améliorées depuis et nous contrôlons srupuleusement désormais les doses reçues par les travailleurs», assure une porte-parole de Tepco, Chie Hosoda.
Il est certain cependant, au vu des chiffres publiés par la compagnie, que des dizaines de travailleurs ont été exposés à des radiations qui augmentent, parfois significativement, leur risque de développer un cancer, lequel s’élève à partir d’une dose annuelle de 100 millisieverts, 100 fois la limite en temps normal pour le grand public.
Un sous marin high-tech part sonder l’épicentre du séisme du 11 mars
Des scientifiques ont entamé jeudi une mission pour aller observer, avec un engin sous-marin, la fosse du Japon, zone de subduction tectonique à l’origine du séisme et de l’énorme tsunami qui ont ravagé il y a tout juste un an le nord-est de l’archipel. Des chercheurs allemands et nippons vont mettre à l’eau un véhicule équipé de caméras et autres instruments pour sonder les fonds marins jusqu’à 7000 mètres de profondeur. La mission va également prélever des échantillons de sédiments de la région de la fosse, dans l’espoir de réaliser des estimations de possible survenue de nouvelles fortes secousses. Les scientifiques préviennent que le Japon semble être entré dans une nouvelle étape d’accumulation de tensions qui pourraient augurer un autre séisme dévastateur.
Fukushima n’a pas tué l’industrie nucléaire
Quelques semaines après Fukushima, «Des projets ont effectivement été annulés ou différés, mais ça n’a pas marqué la fin du secteur nucléaire», affirme Colette Lewiner, directrice énergie au cabinet de conseil Capgemini.
La France et la Grande-Bretagne ont décidé d’aller de l’avant Les États-Unis, pays abritant le plus de réacteurs au monde (104), ont validé la construction de nouvelles tranches pour la première fois depuis l’accident de Three Mile island en 1979, tandis que la Chine et l’Inde prévoient toujours la mise en chantier de dizaines de réacteurs. En 2011, environ 60 pays ont consulté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à propos du démarrage de programmes nucléaires.
En revanche au Japon, le dernier des 54 réacteurs du pays devrait être arrêté quelques semaines après l’anniversaire de la catastrophe. En Italie, un référendum a rejeté un retour à l’énergie nucléaire tandis que la Suisse a approuvé les plans visant à éliminer progressivement ses cinq centrales d’ici à 2034. L’Allemagne a pris la décision la plus marquante en programmant l’arrêt définitif de ses 17 réacteurs: huit immédiatement et neuf d’ici 2022.
Le Parisien avec l’AFP