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Le
patron du Modem François Bayrou a estimé dimanche qu’il fallait « un
plan B » pour les municipales à Paris pour sortir de « la rivalité
stérile » entre les deux candidats de la majorité Benjamin Griveaux et
Cédric Villani.
Le patron du MoDem et maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) François Bayrou s’est
pourtant invité avec fracas dans la campagne en vue des élections
municipales à Paris. Dimanche, à l’occasion de l’émission Questions politiques de France Inter-Le Monde-France Télévisions, il a attaqué frontalement « la rivalité stérile » entre Benjamin Griveaux, candidat investi par La République en marche (LREM), et son dissident Cédric Villani.
« Aucune [personnalité] ne se détache de l’autre et on est plutôt dans
une phase de stagnation », a plaidé le président du MoDem avant de lâcher
: « Il serait intéressant de réfléchir à un plan B à Paris. »
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Le
« plan B », l’expression risque d’irriter à La République en marche. Le
parti présidentiel a grand-peine de rassembler les troupes derrière
Benjamin Griveaux, alors que le trublion Cédric Villani, qui n’a pas été
exclu du parti, mène toujours campagne.
Le « name dropping » de François Bayrou
Dans
ce contexte, à cinq mois des élections municipales, le calendrier
commence à être un peu serré pour permettre à En marche de trouver la
perle rare. Jugeant peu probable que le parti présidentiel se dédise et
retire son soutien à Benjamin Griveaux, François Bayrou a estimé
dimanche que la question n’était « pas le choix de LREM », mais « de savoir
si on veut ou pas qu’il y ait une alternance à Paris » à la maire PS
sortante Anne Hidalgo.
Le patron du MoDem prône « une stratégie de large rassemblement qui va
de l’essentiel de la droite républicaine jusqu’à la majorité des
écologistes, en passant par le centre ».
A la journaliste qui lui
demandait si la ministre de la Santé Agnès Buzyn ou l’ex-ministre
Jean-Louis Borloo pourraient être ce « plan B », il a répondu « oui », avant
de préciser que « d’autres solutions encore » pourraient être envisagées –
il a précisé au passage que lui-même n’est pas du tout intéressé.
Un sondage secret qui agace La République en marche
C’est une nouvelle charge de la part de François Bayrou, qui n’a de cesse, depuis six mois, de mettre la pression sur son allié LREM en vue des municipales.
Les points de tension ont été nombreux, à commencer par Bordeaux où le
MoDem restera l’allié du maire de droite sortant, Le Républicain Nicolas
Florian.
Concernant Paris, le MoDem a récemment testé dans un
sondage les candidatures d’Agnès Buzyn et de Jean-Louis Borloo, comme
l’explique Le Figaro. Et ce, même si la première a exclu de se présenter et le second ne compte pas sortir de sa retraite politique.
«
Villani, personne n’y croit et Griveaux pourrait être un bon maire de Paris, mais il ne soulève aucune foule »
Les
résultats de ce sondage sont toujours tenus secrets. LREM a saisi la
commission des sondages, pour empêcher une éventuelle publication
susceptible de parasiter un peu plus le match fratricide entre Benjamin
Griveaux et Cédric Villani.
Que cherche donc le Modem? « A trouver la parade, explique au JDD
un cadre du parti. Villani, personne n’y croit et Griveaux pourrait
être un bon maire de Paris, mais il ne faut pas se faire d’illusions :
ça ne passe pas, il ne soulève aucune foule. »
« La majorité
présidentielle pourrait prendre la mairie de Paris, car le rejet d’Anne
Hidaldo est plus fort qu’on ne le dit. Mais, pour cela, il faut arrêter
les enfantillages, voir grand et désigner un vrai cador de la politique
pour conquérir la capitale », poursuit cette source.
Entre Bayrou et Griveaux, ça ne passe toujours pas
Avant
l’été, le patron du MoDem était convaincu qu’Edouard Philippe ferait un
excellent candidat. Mais le Premier ministre envisage uniquement de se
présenter dans sa ville du Havre (Seine-Maritime).
François Bayrou
veut tout de même croire que Paris est prenable, mais pas avec Benjamin
Griveaux, qu' »il déteste » selon un élu MoDem. En coulisses, plusieurs
cadres du MoDem parisien soutiennent pourtant l’idée d’une alliance
locale avec le candidat investi, « par souci de cohérence mais aussi
parce que c’est notre seule chance de renforcer notre position dans la
capitale », explique l’un d’eux.
« Visiblement, François Bayrou
reste à convaincre et je m’y emploierai », a promis jeudi dernier en
conférence de presse le député de Paris. Depuis début septembre, le
patron de LREM, Stanislas Guerini, essaie lui aussi de convaincre son
homologue du MoDem. En vain.
Et Cédric Villani? Le maire de Pau
l’a rencontré cet été, mais il ne semble pas avoir été convaincu. Le
député-mathématicien ne maîtriserait pas suffisamment ses dossiers
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