La région espagnole de Catalogne a décidé de lever presque la totalité de ses restrictions grâce à une pression hospitalière moins forte, et ce malgré un fort taux de contamination.
La mesure aura duré à peine deux mois. La Catalogne a finalement décidé de retirer, à partir de ce vendredi, l’obligation de présenter un passe sanitaire pour entrer dans les bars, restaurants, salles de sport et maisons de retraite, rapporte notre correspondante à Barcelone, Elise Gazengel.
Le taux d’infection au Covid dans cette région fortement dépendante du tourisme est supérieure à la moyenne nationale. La Catalogne, qui compte 7,7 millions d’habitants, avait instauré le passe vaccinal fin novembre. La mesure, plus stricte que dans la capitale Madrid, est contestée depuis et a donné lieu à de nombreuses manifestations.
Peu efficace face à la contagiosité élevée d’Omicron
Vidéo: Vaccin Covid: le délai pour le rappel ramené à 4 mois (Castex) (AFP)Vaccin Covid: le délai pour le rappel ramené à 4 mois (Castex)
Le nombre de cas de contamination reste toujours très élevé dans la région, mais la décision de supprimer le passe sanitaire a été motivée par un rapport du conseil scientifique local prouvant qu’avec le variant Omicron, une part importante de la population peut être infectée indépendamment de son état vaccinal ou avoir déjà eu le Covid. Le gouvernement régional estime donc que le passe sanitaire n’est plus utile.
Autre allégement des restrictions dès ce vendredi : les jauges dans la restauration, culture ou le sport seront levées ainsi que l’interdiction des réunions de plus de dix personnes. Le couvre-feu qui était en vigueur entre 1h et 6h du matin à Barcelone et dans une grande partie de la région depuis fin décembre a quant à lui été levé le week-end dernier.
En quelques jours, grâce à une baisse de la tension hospitalière, la Catalogne se défait donc de la plupart des restrictions : seuls le port du masque et la fermeture des boîtes de nuit sont toujours en vigueur dans la région.
Taux de vaccination élevé en Espagne
Ailleurs en Espagne, où les régions sont compétentes en matière de santé, certaines ont instauré un passe sanitaire pour rentrer dans certains lieux publics.
Malgré un taux de vaccination élevé, avec 90,7 % de la population de plus de 12 ans entièrement vaccinée, les cas de coronavirus ont explosé depuis la fin décembre en Espagne, qui possède l’un des taux d’incidence les plus élevés d’Europe.
Emmanuel Macron ferait-il officieusement campagne avec les moyens de l’État ? Le président des Républicains, Christian Jacob affirme que la situation n’est « pas loin du détournement de fonds publics », dans une interview au Figaro publiée mercredi 26 janvier. Le chef de l’État, qui n’est toujours pas candidat déclaré à la présidentielle, « fait campagne avec les moyens de l’État, ce qui n’est pas acceptable. On n’est pas loin du détournement de fonds publics », a estimé le patron de LR. Selon lui, Emmanuel Macron retarde son annonce de candidature « parce qu’il n’a pas de bilan à présenter ».
Christian Jacob avait saisi le 11 janvier la commission des comptes de campagne ainsi que l’Arcom (ex-CSA) pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements d’Emmanuel Macron. Mardi, le député LR Éric Ciotti avait parlé de « scandale démocratique ». Interrogé par ailleurs sur l’« union des droites » que promeut Éric Zemmour, Christian Jacob a estimé que « c’est surtout l’union de ceux qui retournent leur veste et trahissent leur camp, à coups de petits débauchages et de petites combines ».
Mais « tout cela ne fait pas un projet politique » car « Éric Zemmour est dans l’incantation permanente, mais où sont ses propositions ? » s’est-il interrogé. En ce qui concerne les parrainages, il a rappelé « une règle claire » : « Quand on est membre des Républicains, on soutient le candidat LR, c’est-à-dire Valérie Pécresse. » « Je n’imagine pas que certains maires LR soutiennent un autre candidat », a-t-il assuré, se disant « vraiment confiant pour la présidentielle » sous la houlette de Valérie Pécresse qui « a su redonner un vrai espoir au peuple de droite ».
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, était ce jeudi 27 janvier 2022 l’invité de Face aux territoires sur TV5 monde, avec Ouest-France.
Les candidats à la présidentielle ont jusqu’au 4 mars 2022 (18 h) pour transmettre leurs parrainages au Conseil constitutionnel. Qui vient d’ouvrir un site (presidentielle2022.conseil-constitutionnel.fr) permettant de savoir quel élu soutient qui.
500 parrainages, bien ou pas ?
Ce système des 500 parrainages indispensables pour se présenter est-il dépassé ? Pour Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, « il est trop tard pour avoir ce débat maintenant. C’est une discussion de début de mandat ».
Quel regard sur les agressions d’élus ?
Laurent Fabius les juge « inadmissibles et inquiétantes », dans une société civilisée.
Le passe vaccinal, privatif de libertés ?
Voilà une semaine, le Conseil constitutionnel validait la loi instaurant le passe vaccinal. « Il porte atteinte aux libertés. Mais en raison du contexte, le gouvernement n’a pas commis d’erreur manifeste. Nous demandons simplement que ce passe ait une durée limitée ».
L’avenir du Parti socialiste (PS)
La gauche va mal en France. La raison ? « Un problème d’incarnation, les soucis des Français ne sont pas assez pris en compte », juge Laurent Fabius. Mais il n’y a pas de fatalité, selon lui. « Regardez en Allemagne et en Espagne, les sociaux-démocrates sont au pouvoir. »
L’écologie
Pour le président de la Cop 21 à Paris, en 2015, la question du climat « reste centrale à ce jour. Il y a moins de climato-sceptiques qu’en 2015. Mais davantage de climato-attentistes et fatalistes. Certains gouvernements ne font pas ce qu’ils devraient faire ».
Malgré quatre décennies de recherche, les scientifiques n’ont toujours pas réussi à mettre au point un vaccin contre cette maladie qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes. Mais les récents succès de la technologie de l’ARN messager, ayant permis le développement en un temps record de vaccins contre le Covid-19, dont celui de Moderna, a suscité des espoirs. Le but du vaccin testé est de stimuler la production d’un certain type d’anticorps (bnAb), capables d’agir contre les très nombreux variants en circulation du VIH, le virus provoquant la maladie du sida.
L’inflation particulièrement haute enregistrée en 2021 s’explique en partie par celle, très basse, de 2020. L’enjeu est de savoir si le phénomène est temporaire, le temps que l’économie se remette de la crise, ou non.
Par Eléa PommiersPublié hier à 19h00, mis à jour hier à 20h53
Temps deLecture 7 min.
Les économies occidentales n’avaient plus enregistré de tels chiffres depuis plusieurs décennies. En décembre 2021, le taux d’inflation dans la zone euro s’est élevé à 5 % sur un an, du jamais vu depuis la création de l’office européen des statistiques Eurostat, en 1997. Même constat outre-Manche, où l’inflation est au plus haut depuis trente ans, et plus encore aux Etats-Unis, où les prix à la consommation ont augmenté de 7 % en 2021, un rythme que le pays n’avait plus connu depuis 1982.Lire aussi Article réservé à nos abonnésL’inflation en zone euro au plus haut depuis trente ans
Plusieurs économistes, notamment aux Etats-Unis, s’inquiètent désormais d’une hausse des prix durable. Si la Banque centrale européenne (BCE) continue de parler d’un phénomène temporaire, elle a néanmoins relevé ses prévisions d’inflation pour 2022 à 3,2 %, soit deux fois plus que ce qu’elle prévoyait il y a trois mois. Faut-il s’inquiéter de la situation actuelle ? Explications.
Comment se mesure l’inflation ?
Les instituts statistiques s’appuient sur un « panier » de plusieurs centaines de biens et de services consommés par les ménages, qui vont des produits alimentaires à l’abonnement à une plate-forme de streaming.about:blankhttps://acdn.adnxs.com/dmp/async_usersync.htmlabout:blank
Pour calculer l’indice des prix à la consommation, ils effectuent des pondérations dans ce panier, afin de donner plus de poids aux biens et services qui sont davantage consommés par les ménages. Les prix de l’énergie ont ainsi plus de poids que ceux des timbres-poste (en Europe, ils représentent 9,5 % du panier). Si l’indice des prix qui en résulte augmente par rapport à l’année précédente, on parle d’inflation. Il s’agit cependant d’une moyenne : tous les ménages ne consomment pas exactement les mêmes produits et services dans les mêmes proportions, et la hausse des prix ne les affecte donc pas tous de la même manière.Lire aussi Article réservé à nos abonnésFace aux hausses de prix, les moins aisés adaptent leurs modes de vie
Chaque pays a des pondérations qui lui sont propres, mais, dans la zone euro, un indice « harmonisé » est calculé afin de pouvoir comparer les chiffres – d’où des chiffres différents entre l’Insee et Eurostat. Le taux d’inflation pour la zone euro est lui-même une moyenne des taux par pays, et cache d’importantes disparités.L’inflation à 5 % dans la zone euro et à 5,3 % dans l’Union européenne masque des disparités entre les paysTaux d’inflation sur un an en décembre 2021, en %
Si l’on remonte avant la création de l’euro, ces taux d’inflation de 2021 n’ont rien d’inédit. En France, par exemple, elle était de 10,1 % par an en moyenne entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 1980, selon l’Insee. Mais elle s’accompagnait jusque dans les années 1970 d’une croissante soutenue et d’un chômage faible. L’objectif d’une inflation contenue ne s’impose qu’après les chocs pétroliers et une décennie de chômage élevé, couplés à une forte hausse des prix.
L’inflation en France n’a été contenue sous la barre des 2 % qu’à partir des années 1990 et l’entrée dans l’union économique et monétaire
Evolution annuelle de l’indice des prix à la consommation en France, en %, selon l’Insee (les chiffres sont différents de ceux d’Eurostat en raison de méthodes de calcul différentes) 2 %194919521955195819611964196719701973197619791982198519881991199419972000200320062009201220152018-2,5 %2,5 %7,5 %12,5 %17,5 %
Dans les années 1990, cette maîtrise des prix est devenue l’un des critères de convergence auxquels les Etats devaient se conformer pour pouvoir intégrer l’union économique monétaire européenne. Aujourd’hui pilier de l’économie de la zone euro, la stabilité des prix – et donc de la monnaie – est l’objectif principal de la BCE, inscrit dans le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
A partir de 2003, l’institution a fait le choix d’instaurer un objectif d’inflation « proche de, mais inférieure à, 2 % », et l’a tenu jusqu’ici. Depuis la création de la zone euro, jamais un pic tel que celui enregistré en 2021 n’a été observé, pas même lors de la crise de 2008.
A quoi est due la hausse des prix enregistrée en 2021 ?
Le taux d’inflation est calculé par rapport à l’année précédente, or l’année 2020 a été exceptionnelle. Du fait de la crise et de l’arrêt total de nombreuses économies, l’inflation a été particulièrement basse. Aux Etats-Unis, elle a plongé de 2,5 % en janvier 2020 à 0,5 % en avril. Même phénomène en zone euro, où les prix ont même baissé au deuxième trimestre 2020.Lire aussi Gaz en Europe : quatre questions pour comprendre l’envolée des prix et ses conséquences
En 2021, la reprise a été forte et rapide dans toutes les économies. Les prix du pétrole sont passés de 20 dollars (17,63 euros) le baril en avril 2020 à plus de 85 dollars (75 euros) en octobre 2021. Du fait des tensions géopolitiques et des difficultés d’approvisionnement, les cours du gaz ont aussi enregistré des hausses vertigineuses, entraînant dans leur sillage les prix de l’électricité. Selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ces augmentations des coûts de l’énergie expliquent 50 % de l’inflation en 2021.https://43d4cd1770cfb2e6959baea7b722bbe9.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html
S’y ajoutent des tensions persistantes sur le prix des matières premières, les capacités de production et de transport. La reprise économique mondiale s’est heurtée à d’importantes difficultés d’approvisionnement qui ont généré des pénuries et donc, mécaniquement, des hausses de prix. Ces dernières semblent d’autant plus élevées qu’on les compare à celles, anormalement basses, de 2020. Si on compare plutôt les prix de 2021 à ceux de 2019, on obtient une inflation environ deux fois moindre, relève l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).Lire aussi Des puces électroniques au plastique : les raisons d’une pénurie mondiale
Quelles sont les conséquences de ce retour de l’inflation ?
Les effets de l’inflation ne sont pas uniformes, sauf quand elle devient complètement incontrôlable. Souvent le signe d’une économie en croissance, le corollaire d’une baisse du chômage et d’une hausse des salaires, l’inflation peut alléger la dette des emprunteurs, mais aussi décourager l’épargne, générer de l’incertitude et ralentir les investissements, miner la compétitivité des entreprises…
Si elle suscite l’inquiétude aujourd’hui, c’est surtout parce que sa conséquence première est de diminuer la valeur de la monnaie et, par là, d’éroder sensiblement le pouvoir d’achat des consommateurs. Ce phénomène s’observe partout en Europe et aux Etats-Unis, et se ressent d’autant plus que la hausse des prix concerne avant tout des produits du quotidien, comme l’énergie ou l’alimentaire (une inflation tirée par les prix de l’automobile ou des produits technologiques, qui sont achetés plus occasionnellement, n’est pas ressentie de la même manière par les citoyens).Lire aussi Article réservé à nos abonnésElection présidentielle 2022 : le pouvoir d’achat, enjeu-clé de la campagne
Cet effet sur le pouvoir d’achat pourrait être estompé avec des hausses des salaires. C’est ce qui se faisait en France jusqu’en 1983, avec des salaires, notamment ceux des fonctionnaires, indexés sur l’augmentation des prix. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Dans l’Hexagone comme ailleurs en Europe et aux Etats-Unis, les négociations entre syndicats et patronat se multiplient pour obtenir des hausses de rémunération qui permettraient, du moins en partie, de compenser la hausse des prix. Les Etats prennent aussi de nombreuses mesures pour aider financièrement les ménages.
« Sur un plan d’équilibre économique, on serait tout à fait favorables à ce que les salaires augmentent »,a déclaré Christine Lagarde, jeudi 19 janvier. Les derniers chiffres disponibles sur les salaires ne montraient pas de hausse équivalente à celle des prix, et les prochains seront scrutés de près. Si les augmentations sont nécessaires pour éviter l’appauvrissement, les économistes craignent aussi la création d’une « boucle prix-salaires » : une spirale dans laquelle la hausse des prix conduit à une hausse des rémunérations, qui entraîne à son tour à une hausse de prix, alimentant ainsi l’inflation.Lire aussi Article réservé à nos abonnésEn Belgique, la forte inflation relance le débat sur l’indexation automatique des salaires
Les banques centrales vont-elles agir pour réduire le niveau d’inflation ?
Le fait que l’inflation dépasse 2 % n’est pas un problème en soi : aucune règle mathématique intangible n’affirme que 2 % valent systématiquement mieux pour une économie que 3 % ou 5 %. La question est de savoir si la hausse des prix est durable, et si elle est maîtrisable.
La situation américaine n’est cependant pas la même que celle de la zone euro. La hausse des prix y est plus importante et plus diffuse, et les salaires sont en augmentation, ce qui laisse craindre un emballement qui rendrait l’inflation durable. Le pays est en outre confronté à une grave pénurie de main-d’œuvre, qui renforce les difficultés des entreprises à répondre à une demande dopée par les aides financières distribuées aux ménages pendant la crise.
Dans la zone euro, les inquiétudes s’expriment surtout en Allemagne, où les principes de l’ordolibéralisme, qui fait de la stabilité des prix et de la monnaie une condition de l’ordre économique, sont au fondement des institutions monétaires.Lire aussi Article réservé à nos abonnésEn Allemagne, les économistes redoutent surtout la peur de l’inflation
Mais la BCE s’est éloignée de l’objectif strict des 2 %, affirmant, à l’été 2021, qu’il n’était plus considéré comme un plafond. Elle continue de tabler sur un phénomène temporaire et un retour à la normale courant 2023. Selon elle, l’inflation ralentira si les cours du pétrole se stabilisent et si les problèmes d’approvisionnement se résorbent – deux facteurs sur lesquels elle n’a pas la main. Les prévisions sont cependant délicates. Les économistes n’avaient pas anticipé que les difficultés de production et d’acheminement dureraient tant, et il est difficile de dire quand l’activité économique mondiale retrouvera son cours d’avant crise, ni même si elle le retrouvera. Nombreux sont aussi ceux qui s’inquiètent du fait que les prix de l’énergie restent un problème structurel dans les années à venir.https://43d4cd1770cfb2e6959baea7b722bbe9.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html
Pour l’heure, la BCE ne prévoit pas d’intervenir en relevant ses taux directeurs en 2022. « On ne peut pas agir dans l’immédiat. Si je remonte les taux d’intérêt, cela aura un effet d’ici six à neuf mois, le temps que cela descende la chaîne des financements. Mais on freine la croissance », a expliqué la présidente de la BCE sur France Inter. C’est en effet tout le dilemme des banquiers centraux, qui ne semblent pas prêts à faire primer la stricte maîtrise de l’inflation sur la préservation d’une reprise économique encore fragile
Le pass vaccinal entre en vigueur en France ce lundi 24 janvier, après l’approbation du Conseil constitutionnel donnée le vendredi 21 janvier. Il vient remplacer et durcir les règles du pass sanitaire, conditionnant l’entrée des restaurants et lieux de culture seulement aux personnes présentant un schéma vaccinal complet. Certains Français se réjouissent d’une mesure incitative à la vaccination , tandis que d’autres fustigent une mesure politique en pleine crise sanitaire.
« Les tests, c’est bien, mais ça n’empêche pas les gens de tomber malade », juge Pierre, doté d’un schéma vaccinal complet. Selon le jeune homme, le pass vaccinal est plus efficace que les tests à répétition. « Vous faites un test pour aller au cinéma, mais deux jours après vous tombez malade et vous pouvez en mourir. En revanche, la vaccination permet de désengorger les hôpitaux et de reprendre une vie normale ». D’autres, comme Alexandre, sont beaucoup moins enthousiastes. Ainsi, il fustige une mesure « totalement politique dans un contexte de crise sanitaire ».
Une contrainte en plus pour les restaurateurs
Du côté des professionnels de la restauration, les changements sont plus importants. Ils doivent désormais demander une pièce d’identité à leurs clients, en plus du pass vaccinal. Shirley, manager d’un café du cinquième arrondissement réserve les contrôles pour les cas de suspicion. « Par exemple, j’ai eu une cliente qui disait qu’elle s’appelait Lucas et qui était soi-disant née en 1979, alors qu’elle avait une tête de jeune fille de 20 ans. Oui, à ce moment-là, on va contrôler », raconte-elle. Certains restaurateurs dénoncent également une mesure difficile à mettre à place, notamment lors des moments d’affluence comme le service du midi
Alors que près de 78% de la population française est totalement vaccinée, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) continue de répertorier et d’analyser les effets indésirables qui apparaissent à la suite d’une vaccination. Cela peut être des effets connus et attendus, comme la douleur ou le gonflement à l’endroit de l’injection, de la fatigue, ou encore des maux de tête et des douleurs musculaires. Mais l’ANSM surveille aussi les effets indésirables plus rares, comme la paralysie faciale, aussi appelée paralysie de Bell, qui reste transitoire dans les cas signalés jusqu’à maintenant. On a demandé à Francesco Salvo, responsable du centre de pharmacovigilance de Bordeaux, ce qu’il y avait à savoir sur ce phénomène.
Un peu plus de 500 cas notifiés, parfois sans lien avéré avec le vaccin
Dans une publication partagée plusieurs milliers de fois sur Twitter, Facebook ou encore TikTok, une femme explique avoir été victime de paralysie faciale après sa vaccination contre le Covid-19 : « Je suis une victime paralysée, pas du virus, mais du vaccin, dit cette femme. On ne nous l’avait pas dit, ces effets-là n’étaient pas écrits. ‘Madame c’est probablement dû au vaccin’, m’a déclaré la pharmacovigilance. 11 000 cas de paralysie faciale dus à la vaccination.«
Vidéo: Covid-19: à l’AP-HM, «86% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés ou ont reçu une seule dose» (Le Figaro)Covid-19: à l’AP-HM, «86% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés ou ont reçu une seule dose»
Pour répondre aux inquiétudes de nombreux internautes à la suite de ce témoignage, nous avons demandé un état des lieux de la situation à Francesco Salvo, responsable du centre de pharmacovigilance de Bordeaux et coordinateur du suivi national de la sécurité du vaccin Pfizer. On dénombre, depuis le début de l’épidémie, « 516 cas notifiés de paralysie faciale post vaccination », selon Francesco Salvo, qui précise qu’environ « un tiers est raisonnablement dû à une autre cause, comme le froid ou une infection ». Donc non, il n’y a pas 11 000 cas de paralysie faciale dus à la vaccination en France.
Concernant la gravité de ces effets indésirables, ils sont aussi à nuancer, car contrairement à une paralysie faciale « classique » à la suite d’un traumatisme ou encore d’une infection, les cas notifiés après une vaccination contre le Covid-19 « semblent régresser beaucoup plus rapidement », selon Francesco Salvo, et ils sont « bien moins sévères, car l’atteinte nerveuse n’est pas profonde ». Quand il faut parfois entre six mois et un an pour se remettre d’une paralysie faciale « classique », il faut « entre une semaine et un mois pour retrouver la mobilité de son visage post-vaccinal », explique le responsable du centre de pharmacovigilance de Bordeaux.
Un effet indésirable notifié depuis le début de la campagne de vaccination
Toujours dans cette vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, cette femme victime de paralysie faciale indique aussi que ces effets « n’étaient pas écrits » et que personne n’en parlait. Selon Francesco Salvo, « il y a bien eu des cas de paralysie faciale au moment des essais cliniques, en particulier avec Pfizer et Moderna, mais il n’y en avait que sept sur 33 000 patients, ce qui est trop peu pour être sûr qu’il s’agissait d’un effet indésirable dû au vaccin. »
Néanmoins, selon le responsable du centre de pharmacovigilance de Bordeaux, ces cas de paralysie faciale ont très vite été signalés et analysés au niveau européen après le début de la campagne de vaccination et par la suite listés comme des effets indésirables rares de ces vaccins. Francesco Salvo rappelle enfin que le virus du Covid-19 peut aussi provoquer des atteintes neurologiques à l’origine de la perte du goût, de l’odorat, de l’audition ou encore d’une paralysie faciale.
Environ 50 000 personnes, selon la police belge, sont venues de toute l’Europe, dimanche 23 janvier, pour contester les mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Militants hostiles au passe sanitaire ou antivax, complotistes anglo-saxons, « gilets jaunes » français, ultranationalistes flamands, groupes religieux, défenseurs des libertés et vétérans néerlandais en treillis censés assurer le service d’ordre : des dizaines de milliers de personnes ont défilé, dimanche 23 janvier, à Bruxelles, pour protester contre les mesures destinées à endiguer l’épidémie de Covid-19.
C’est le cinquième défilé de ce genre qui se déroulait dans la capitale belge en l’espace de deux mois. Il a été le plus massif, les organisateurs étant parvenus à réunir, cette fois, des délégations venues de toute l’Europe. Des drapeaux français et de nombreux pays étaient visibles dans le cortège, côtoyant des bannières belges ou celles d’extrémistes de la droite flamande. Des membres de groupes néonazis défilaient aussi à côté de personnes âgées se disant inquiètes quant aux conséquences de la vaccination pour leurs petits-enfants.Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnésLes anti-passe sanitaire, un mouvement d’opposition aux multiples visages
Les slogans et les revendications étaient tout aussi divers : « Commission européenne, réseau criminel organisé », « Face à l’Europe du capital, vive l’Internationale », « Le passe, on s’en passe ! », « Non à Soros », etc.
« C’était de la force brute »
A l’origine de ce défilé qui aurait rassemblé 50 000 personnes selon la police, près de dix fois plus selon les organisateurs : les mouvements World Wide Demonstration (Manifestation mondiale) et Europeans United for Freedom (Européens unis pour la liberté), qui affirment rassembler des citoyens de tous les horizons, y compris des scientifiques et des médecins. Disant « ne pas nier l’existence de maladies », ils demandent « des politiques fondées sur les principes de l’Etat de droit démocratique » et « un débat social ouvert ».
Sur leur site Web, les organisateurs écrivent : « Nous avons peur de la police (…) et une bonne dose de peur et de dégoût pour toute forme de violence. (…) Cependant, nous réalisons que nous glissons progressivement vers un Etat totalitaire qui menace de se radicaliser davantage et de devenir de plus en plus destructeur. » Lundi, le mouvement entendait lancer une pétition réclamant la démission du gouvernement belge.Lire aussi Article réservé à nos abonnésEn Belgique, le Conseil d’Etat fait rouvrir les salles de spectacle
La violence, qui s’était déjà exprimée lors des précédents épisodes, a, en tout cas, explosé à la fin du défilé. En début d’après-midi, des casseurs ont affronté les forces de l’ordre dans le quartier européen de la ville et le parc du Cinquantenaire, tout proche. De nombreuses vitres, dont celles du Service européen d’action extérieure, ont été brisées ; des panneaux arrachés ; des barrières de protection lancées sur des policiers, qui ont parfois dû se réfugier dans les couloirs du métro.
Au nom de leurs libertés, de leurs enfants ou de leurs convictions religieuses, quelques milliers d’Américains ont manifesté dimanche à Washington pour protester contre les obligations de se faire vacciner contre le Covid-19.
« Les obligations (vaccinales) et les libertés, ce n’est pas compatible. Comme l’eau et l’huile », lance un orateur sur les marches du Lincoln Memorial, l’imposant édifice de marbre blanc dédié au 16e président des Etats-Unis.
« Respirez », exhorte un autre. « Inhalez Dieu, exhalez la peur », ajoute-t-il sous les applaudissements de la foule, des Américains de tous âges, non masqués, parfois accompagnés d’enfants.
« Je ne suis pas anti-vaccins, mais je suis contre ce vaccin-ci », dit à l’AFP Michelle, une kinésithérapeute de 61 ans habitant en Virginie qui préfère ne pas donner son nom de famille et juge les sérums à ARN messager « trop expérimentaux », « hâtifs ».
A son grand regret, son fils, au départ hésitant, a fini par se faire vacciner. « Tellement de pression de la part de ses amis », lâche-t-elle.
– « Mon corps, mon choix » –
Therese, elle, est catégoriquement opposée aux vaccins – tous les vaccins. Elle explique être venue en bus du Michigan, dans le nord du pays, pour protester contre l’atteinte « à nos libertés » que constituent les obligations vaccinales.
« Les vaccins ne marchent pas, on nous ment », assure la sexagénaire, qui travaillait dans une cantine scolaire avant sa retraite et refuse de donner son nom de famille.
Plus haut, sur les marches, les orateurs – notamment des personnes en blouse blanche, présentées comme des médecins venus du Texas – continuent à se succéder.
« Nous sommes Américains et c’est notre truc: nous combattons la tyrannie! », lance quelqu’un à la tribune.
De rares joggeurs, comme perdus, traversent la foule au milieu des pancartes « Mon corps, mon choix » ou « Dieu est notre roc et il vaincra Goliath ». Nombreuses aussi sont les affiches anti-Joe Biden, au milieu de quelques drapeaux frappés du nom de Donald Trump.
« Ça va, on fait des économies », dit en riant Isaac Six, 34 ans, qui travaille dans une organisation caritative.
Le jeune homme, non vacciné contre le Covid-19, raconte être allé « une dernière fois » à son restaurant préféré, Le Diplomate, établissement spécialisé dans la cuisine française et très couru de la capitale, avant l’instauration le 15 janvier du pass sanitaire.
Les vaccins en général « sont merveilleux, ils ont aidé des millions de personnes » dans le monde, mais « que les gens soient obligés de se faire vacciner, surtout quand le vaccin n’empêche pas complètement la transmission », il trouve cela « irrationnel ».
Contrairement à d’autres ici, qui voient dans les obligations vaccinales une menace pour la démocratie, il se dit confiant. Mais ce qui l’inquiète, ce sont des politiques adoptées selon lui « sur fond de peur et de panique » et « par décret ».
« Je voudrais voir davantage de processus législatif, que les gens que nous avons élus pour nous représenter soient ceux qui adoptent effectivement les lois », fait-il valoir.