Affaire Erignac : la lettre qui fait rebondir le procès Colonna
Publié le 28.05.201i
Archives. Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, avait menacé Pierre Alessandri dans une lettre envoyée en décembre, et lui avait demandé de le tirer d’affaire selon un courrier révélé par RTL | (AFP.)
Dans cette dernière, écrite en décembre dernier, il aurait demandé à son ami d’enfance Pierre Alessandri, lui même condamné et incarcéré dans cette affaire en tant que membre du commando, qui a assassiné le préfet, de le tirer d’affaire.Le berger corse tout jeune marié qui va bientôt être papa se proclame innocent depuis toujours et «a décidé de s’expliquer davantage», selon un de ses avocats.
Vendredi, le président de la cour d’assises a fait état de cette lettre manuscrite de quatre feuillets, rédigée dans la langue corse, retrouvée dans la cellule de Pierre Alessandri et envoyée avant l’ouverture de l’actuel procès. La lettre lui a été transmise par le directeur central de la police judiciaire à 18h15. Ce dernier a assuré que, «pour des raisons de sécurité», il ne pouvait révéler sa source. Dans cette lettre Yvan Colonna y accuse notamment Alessandri de l’avoir trahi et le menace, lui demandant de le disculper.
Cri de détresse ou tentative de pression sur témoins?
Yvan Colonna écrit notamment : «j’ai pris perpétuité avec 22 ans de sûreté. Je m’attendais à ce que tu dises haut et fort que je suis innocent». Le suspect principal dans l’assassinat de Claude Erignac précise «soit tu fais tout ce que tu peux pour me sortir, soit ce sera la guerre dedans ou dehors, tu m’as balancé, sacrifié».
Selon RTL, pour les proches de Colonna, cette missive est un cri de détresse de la part du berger corse. Pour l’accusation, c’est une preuve qu’il a tenté de faire pression sur l’un des témoins-clés du procès.Cette lettre datée du 19 décembre et qui doit encore être expertisée, le président a décidé de la verser aux débats.
La semaine dernière, Yvan Colonna avait déjà évoqué un nouveau scénario. Il aurait été approché par le commando pour participer à l’assassinat, mais aurait refusé. Résultat : les membres du commando l’auraient mis en cause par rancoeur. Une version que Pierre Alessandri a finalement confirmé à la cour d’assises de Paris jeudi dernier.
LeParisien.fr
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