L’Expansion.com avec AFP –
L’exploitant du tunnel sous La Manche a saisi l’Autorité de la concurrence, estimant qu’un des repreneurs potentiels de la compagnie de ferries en difficultés bénéficiait d’aides publiques.
L’exploitant du tunnel sous La Manche Eurotunnel, qui conteste un projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance, a saisi l’Autorité de la concurrence, estimant que les repreneurs bénéficient d’aides publiques, a-t-il indiqué mercredi à l’AFP, confirmant des informations du Figaro. « Nous avons bel et bien adressé une lettre il y a quelques jours à l’Autorité de la concurrence contestant le projet de reprise de SeaFrance », filiale de la SNCF, a déclaré une porte-parole d’Eurotunnel, jointe par l’AFP.
SeaFrance assure la liaison trans-Manche Calais-Douvres et emploie 880 salariés CDI et 200 CDD selon les saisons. Menacée de liquidation judiciaire, elle a reçu deux offres de reprise, l’une associant Louis Dreyfus Armateurs (LDA) au groupe de ferries danois DFDS, l’autre étant un projet de Scop (Société coopérative et participative) présenté par la CFDT, syndicat majoritaire de l’entreprise.
C’est l’offre de Louis Dreyfus Armateurs via sa filiale LD Lines, qui est visée par Eurotunnel. Elle propose de reprendre notamment trois des quatre navires de SeaFrance, filiale de la SNCF, et 460 salariés sur 800, selon Le Figaro. « L’intégration de ces lignes dans la future société, par le biais des fonds publics qui lui seraient alors fournis, lui donnerait un avantage concurrentiel tout à fait anormal et par conséquent inacceptable », dénonce Eurotunnel dans un courrier du 26 octobre, dévoilé par Le Figaro mercredi.
« Eurotunnel n’est pas contre un armateur particulier, il veut juste avoir affaire à une concurrence saine et loyale », a défendu une porte-parole à l’AFP. L’Autorité de la concurrence devra déterminer si la fusion des activités de trois opérateurs du trafic transmanche est acceptable.
Le tribunal de commerce de Paris doit pour sa part statuer le 16 novembre sur les deux offres sur la table. Mi-octobre, la Commission européenne a rejeté un plan de restructuration proposé par le gouvernement français, estimant qu’il n’était pas conforme aux règles européennes de la concurrence.
Répondre